Un peu comme beaucoup des productions de contenus survivalistes, Les Carnets de préparations est le reflet d’une somme d’expériences chronologiques, prenant la forme d’un journal de bord avec une chaîne Youtube.
“C”, le propriétaire des Carnets de préparations est Docteur en Anthropologie comme le fameux David Manise. “C” nous permet d’assister à la naissance étape par étape d’une préparation survivaliste depuis son début.
Sa chaîne doit-être suivi pour plusieurs raisons à mon avis : Parce que le contenu est atypique voir parfois ironique, que les vidéos sont courtes et vont à l’essentiel tout en véhiculant un message unique. C’est selon moi un format adapté à la transmission et au partage efficace d’informations.
Je vous laisse découvrir ce Zoom sur Les Carnets de préparations :
Q1 – Qui es-tu ?
J’anime la chaîne Les Carnets de préparations. Je suis né en 1984 et je vis en zone rurale, non loin des montagnes.
Q2 – Comment es-tu devenu qui tu es aujourd’hui ?
Ma pratique survivaliste s’inscrit dans la suite logique de mes réflexions et engagements politiques ainsi que dans la continuité de mes considérations écologistes.
J’ai construit ma pensée avec les outils du socialisme radical du 19ème siècle, empruntant à Marx (le matérialisme historique), Kropotkine (son travail sur l’entraide) et leurs successeurs (notamment les travaux récents en écologie politique). Je peux dire que cette trajectoire politique a été le moteur d’une quête d’autonomie dans une tentative d’extirpation de l’aliénation intrinsèque à l’époque. Je conçois donc la perspective autonomiste comme l’expérimentation de modes de vie alternatifs, dans une perspective d’émancipation.
A cela s’est greffée la question survivaliste, directement issue des mes réflexions liées à l’écologie. En effet, en considérant le changement climatique, l’extinction massive des espèces, la gradation exponentielle de la pollution (des sols, de l’air, des eaux et des corps), il me semble évident que le futur est incertain. Tous les indicateurs sont formels et nous n’échapperons pas à des désordres climatiques impactant nos façons de vivre, à l’échelle planétaire.
C’est assez paradoxal car, là où les socialistes classiques espéraient des « lendemains qui chantent », je ne vois désormais que des lendemains qui déchantent. On peut dire que je suis porté par une sorte d’utopie brisée… Mais comme je suis têtu, je m’acharne à sauver les meubles ! Et ce sauvetage passe par la mise en place d’un système domestique autonome et résilient.
Par ailleurs, je ne me reconnais pas dans les propositions libérales postmodernes actuelles et le futur transhumaniste que l’on nous promet. Je fabrique donc dès à présent les outils me permettant d’y échapper.
De fait, lorsque je l’ai pu, je suis retourné vivre à la campagne (j’ai grandi en zone rurale, mais les études et le travail m’ont obligé à une vie citadine qui, à terme, m’enfermait dans une morosité difficile à vivre) et j’ai commencé à élaborer les outils de mon émancipation : potager, verger, élevage domestique, etc. Produire ce que l’on mange est selon moi l’un des accès principaux à la liberté.
Enfin, ayant perdu mon emploi suite à des réformes ministérielles, et cela peu de temps après mon installation à la campagne, j’ai dû quelque peu accélérer le processus d’autonomie, me préparant désormais et avant tout à faire face à la précarité.
Q3 – Pourquoi es-tu devenu producteur de contenus internet ?
Tout a commencé durant le premier confinement. J’avais en tête depuis longtemps de proposer du contenu (j’avais démarré depuis un bon moment la rédaction d’un livre, plus théorique que pratique), mais je ne me sentais pas assez prêt pour présenter mon expérience concrète. Je me considérais assez peu légitime.
Toutefois, au début de l’épidémie, je lisais beaucoup d’absurdités sur les forums et les pages survivalistes. Il est vrai que la situation était inquiétante, que tout le monde était dépassé… Mais entre les théories du complot très hasardeuses et les types qui sombraient dans la crainte d’une guerre (certains voyaient dans les mouvements militaires des manœuvres d’Europe Defender l’annonce d’une invasion et confondaient les passages des satellites Starlink avec des bombardiers en ordre de combat), je me suis dit que proposer un contenu à mon image pouvait peut-être permettre d’appréhender les choses autrement.
J’ai donc commencé par des vidéos « écologistes », considérant qu’il est important d’intégrer dans sa préparation une analyse de l’environnement immédiat. L’enracinement passe selon moi par une appréhension raisonnée du lieu où l’on vit et donc par l’obtention de connaissances naturalistes sur la géologie, l’hydrologie, le climat, la faune et la flore. On ne peut pas prétendre être résilient si l’on ne connaît pas son environnement.
Et puis, plus tard, à force de réflexions et d’expériences, j‘ai eu envie de casser certains mythes propres à la sphère survivaliste/autonomiste et de donner des outils permettant de se repérer dans le droit foncier et l’accès à la terre, entre autres.
Bref, ma chaîne va évoluer en parallèle de ma préparation, de mes expérimentations heureuses ou malheureuses (l’échec est une bonne source d’apprentissage à partager)…
Q4 – Pourquoi as-tu choisi un type de support particulier ?
Je ne me suis jamais posé la question du « pourquoi Youtube ? » mais j’ai eu envie de montrer des arbres et des fougères, comme fond vidéo à mon propos. Je le rappelle, j’ai débuté en plein confinement et j’ai pensé à celles et ceux qui, enfermés dans leurs appartements en ville, avaient besoin de respirer. J’ai donc filmé des arbres, des brins d’herbe et des fougères. J’ai rajouté à mes vidéos des musiques réalisées par des amis… c’était aussi l’occasion de faire connaître leur travail.
En règle générale, j’aime bien le côté radio que peut avoir une vidéo Youtube. Par exemple, j’apprécie bricoler en écoutant une vidéo.
Q5 – As-tu un thème de prédilection ?
Le survivalisme et l’autonomie embrassent tant de thèmes qu’il est difficile d’en définir un de prédilection. Dès février, j’espère pouvoir engager une série de vidéos sur le potager, du semis à la conserve. Ce sera une bonne occasion de montrer l’ensemble du processus, avec les échecs et les réussites (on voit trop de réussites sur Youtube et assez peu d’échecs, c’est dommage !). J’ai envie de mesurer le temps de travail, les rendements, bref, je faire un travail permettant d’inspirer d’autres personnes dans leurs choix de cultures (ne plantez jamais de petits pois, ça ne vaut pas le coup) et de méthodes. Mais aussi de recevoir des conseils en commentaires (j’ai déjà la chance de recevoir des commentaires assez chouettes allant dans ce sens).
J’aimerai bien aussi traiter de questions plus politiques, relatives notamment au lien social et à l’enracinement (j’aimerai bien déconstruire ce terme), faire des vidéos sur des thématiques en lien avec la collapsologie (je ne me définis en rien comme collapsologue).
J’ai un côté touche-à-tout et je ne sais pas m’enfermer dans un thème de prédilection.
Q6 – Quelles sont tes lectures favorites ?
Quand tout va mal, je m’enferme dans le confort régressif d’un bon album d’Astérix.
Sinon, en vrac : les Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances offrent de bons outils pour comprendre certains des enjeux de l’époque. En général, en librairie, je vais toujours visiter les rayons d’écologie politique, de critiques de la machine (collectif Pièces et Main d’œuvre) et de politique (anarchisme, marxisme, etc.).
J’aime bien le site Le Partage et les lectures anti-industrielles de ses auteurs. Concernant les questions relatives à l’autonomie, les éditions Terre Vivante offre quantité de manuels pratiques bien utiles et surtout bien faits. Leur Guide du Potager Bio est un incontournable. Je n’aime pas du tout Rustica, trop mystico-magique (« pull qui gratte ») à mon goût. Un autre incontournable : Le guide de l’autosuffisance de John Seymour. Dans les thèmes qui nous intéresse, je conseille le roman La constellation du chien de Peter Heller.
Q7 – Quelles sont tes influences principales ?
Mes grands-parents paternels et maternels. Les premiers étaient ouvriers, tenaient un potager, partaient ramasser châtaignes et champignons à la saison. Leur cave abritait un stock alimentaire leur permettant de tenir un siège. Les seconds étaient agriculteurs en polyculture et étaient clairement autosuffisants. Je regrette de n’avoir pu apprendre plus de ces gens. La génération de mes parents, émergence de la société de consommation oblige, a laissé filer une quantité de savoir-faire vers lesquels nous nous retournons aujourd’hui… en repartant de zéro.
Sinon, quelques chaînes Youtube m’ont bien aidé dans un premier temps : Ma Ferme Autonome, Le Survivaliste, et, plus récemment, Vivre sans le monde moderne (malgré ma petite critique concernant sa vidéo sur les filtres Berkey). Bien qu’idéologiquement je ne sois raccord avec aucun d’entre eux, ils offrent, par leur travail, une lecture assez pragmatique du survivalisme et de l’autonomie dans leur réalisation matérielle.
J’ai découvert il y a peu La Gazette des Gueux et je pense que c’est à suivre aussi.
Q8 – Comment peut-on suivre ton activité ?
Je me refuse à ouvrir autre chose qu’une chaîne Youtube, n’ayant pas envie de passer ma vie à gérer des comptes, et cela pour éviter aussi de sombrer dans du lifestyle de façade. Donc, pour me suivre, ma chaîne Youtube.
La série Zoom personnalité :
- Zoom sur Tom de Preppers.space
- Zoom sur Survivaliste JCB
- Zoom sur EsobOOk
- Zoom sur Argos
- Zoom sur Apprendre Préparer Suivre
- Zoom sur Vivre sans le monde moderne
- Zoom sur Citoyen Prévoyant
- Zoom sur Vik Gadsden
- Zoom sur Les Carnets de préparations
Je m’appelle Sébastien. Sans jugement ou catégorisation, je ne m’identifie pas plus particulièrement aux « Survivalistes », « Preppers », « Décroissant », (…) qui ont cependant le mérite de mettre en lumière des sujets et connaissances malgré tout. Je me reconnais plutôt comme un « Résilient ». En tant que père de famille, je développe une approche modéré, structurée et éducative avec une forte envie d’apprendre et transmettre. En savoir plus.
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