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Réchaud et la rupture de normalité

Voici une petite réflexion autour du réchaud et la rupture de normalité. Ce sujet n’est pas le plus sexy à traiter, mais un sujet primordial car il répond au besoin essentiel d’une alimentation chaude utile à maintenir votre homéothermie, et ainsi vous prémunir de l’hypothermie (5C voir 6C). Au-delà de l’aspect physiologique qu’apporte la consommation d’aliments ou de boisons chaudes, l’aspect psychologique ne doit pas être sous-estimé (notion de confort et réconfort). La réflexion qui suit se base sur un contexte familiale, et non pas celui d’une personne seule.

1. Mon objectif

  1. Disposer d’une solution alternative ou complémentaire pour réchauffer, cuire et cuisiner lors d’une rupture de normalité.
  2. Répondre aux besoins d’une famille de 4 personnes.
  3. Disposer d’une solution portable pour réchauffer, cuire et cuisiner lors d’un déplacement comme une randonnée (ou évacuation et BOB).

Il faut considérer la réflexion sous deux contextes d’usages. Celui répondant à l’alternative d’une cuisinière “résidentielle”, et celui d’un usage en mobilité.

On le sait, la solution la plus simple, et logique sera le feu, feu de cheminée, poil à bois, feu de camp (…) sont les solutions les plus évidentes. Pour cela, pensez qu’une BAD devra toujours disposer d’une solutions thermique au bois. Pour autant, cela implique d’être en capacité de loger dans une habitation équipée, ou d’avoir la possibilité de faire un feu de camp. Bien évidemment, vous avez un module feu dans tous vos Sysmos (systèmes mobiles dixit @Vol West). Cependant, il y a plusieurs situations nécessitant une furtivité, rapidité et une simplicité d’usage que le feu de camp ne vous permettra pas. Vous imaginez bien qu’une pause déjeuner de 20 minutes lors d’une marche par 0° ne justifiera jamais l’élaboration d’un feu de camp sauf en cas de force majeure (blessé en hypothermie).

2. Les critères de choix

Les critères de réflexion que j’ai retenus :

  1. Contexte d’utilisation : Popotte pour 4 personnes en mobilité.
  2. Universalité du/des combustible(s) : Les dérivés hydrocarbures comme l’essence offrent la meilleure polyvalence.
  3. Praticité, encombrement et portabilité (poids et taille) : Moins de 500g hors combustible.
  4. Autonomie et puissance : Essence plus durable en poids/volume. Puissance de 2500 W minimum.
  5. Robustesse et fiabilité : Seul l’usage sera le démontrer.
  6. Prix d’achat et de celui des combustible(s) : Essence moins cher par heure de cuisson.

Les solutions existantes :

  • Réchaud à gaz : Avoir un système de rechargement est obligatoire dans le cas de rupture de normalité.
  • Réchaud à pétrole : Trop restrictif en terme de réapprovisionnement.
  • Réchaud multi-combustibles : Cible la plus résiliente en raison de la compatibilité combustible.
  • Réchaud à alcool : Trop peu de puissance de cuisson et rarement possible de faire bouillir.
  • Réchaud à bois : Pas nécessaire de faire d’investissement.
  • Un feu : Pas nécessaire de faire d’investissement.

3. Ma réflexion et ma préparation

Voici dans les deux approches suivantes, les solutions que je dois pouvoir mettre en œuvre afin de me préparer, et répondre à une rupture de normalité globale ou locale. Comme toujours, la (les) solution(s) devra(ont) être aussi une réponse aux besoins d’un usage régulier me permettant son maintien opérationnel, mais aussi la maitrise de son usage. Il faut toujours être prêt, et ne surtout pas découvrir un matériel sorti du chapeau, le jour d’un besoin critique.

3.1. Une solution familiale transportable

Je lui donne un avantage à la durabilité. La solution doit-être capable de fonctionner longtemps sans rechargement, mais cette solution n’est pas la plus mobile au vu de son encombrement, et de son poids. Cette solution s’inscrit dans une démarche de résilience durable, et alternative à la nécessite d’un feu ou de plaques électriques. La solution la plus adaptée est le réchaud de table avec au moins deux feux. Il offre une stabilité thermique et une stabilité de travail. Son combustible de prédilection sera le gaz, avec des bonbonnes de taille moyenne (13 Kg et moins). Je n’ai pas encore investi dans cette solution ayant déjà l’alternative universel qu’est le feu. Pour autant, cette acquisition est prévue à court terme.

3.2. Une solution familiale portable

Je lui donne un avantage à la mobilité et à la compatibilité des combustible. La solution doit-être capable de fonctionner dans un maximum de situations. Les réchauds multi-combustibles sont les solutions les plus polyvalentes et résilientes. Ma stratégie d’évacuation s’appuie sur la convergence de combustible avec un autre besoin essentiel qu’est l’éclairage. Dans cette optique, je mise sur le combustible nommé ; Essence C (essence domestique). Le choix le plus logique aurait être celui du réchaud Coleman Unleaded, mais ce dernier malgré un prix raisonnable n’a pas été mon choix, car il existe bien plus résilient encore.

Réchaud Coleman Unleaded

Mon choix c’est porté sur un modèle multi-combustibles + Gaz. Il existe sur le marché quelques modèles se comptant sur les doigts de la main. J’ai choisi le modèle Primus Omnifuel II dont les combustibles compatibles sont : Essence, Gazole, Pétrole, Kérosène et Gaz.

Réchaud Primus Multifuel III

La même stratégie axée uniquement avec des bonbonnes de gaz est moins pertinente en raison de l’efficacité au poids. En effet, pour le même poids d’essence C et de gaz, j’aurais une durabilité supérieure avec de l’essence. Cependant pour respecter la règle de redondance Deux c’est un et un c’est rien, j’ai fait l’acquisition supplémentaire d’un réchaud à gaz de base mais avec connexion filetée.

Remarque : Une petite séance photo en situation réelle est prévue lorsque une température de moins de 5° permettra de comparer l’essence avec le fonctionnement du gaz.

4. Les combustibles liquide

Fuel ou Kérosène : Les lampes à pression fonctionnent soit avec du pétrole (Kérosène), soit avec de l’essence de type A ou C (Fuel). Mais en aucun cas une lampe à pétrole ne peut être utilisée avec de l’essence.

Pour les lampes à essence, n’utilisez comme combustible que les combustibles suivant :

  • Le Coleman Fuel (Essence catalytique),
  • Le Primus Power Fuel qui contient de l’essence chimique vierge (Heptane),
  • L’essence : l’essence blanche (essence C) et à l’essence sans plomb 95 ou 98.

Il s’agit d’essences filtrées qui ne contiennent pas de résidu. En utilisant ces essences, vous limiterez l’encrassement de vos lampes et réchauds multi-combustible et optimiserez les performances de chauffe. Le Power Fuel ou le Coleman Fuel sont de l’essence C que l’on appelle aussi essence blanche, napthe ou white gaz en anglais. Cette essence est conçue pour faire fonctionner un réchaud multi-combustible (dit à essence) de type Coleman Unleaded, Primus, Optimus, Msr, etc…

 

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Pour les lampes à pétrole, n’utilisez comme combustible que du pétrole purifié de classe A III, température d’inflammation supérieure à 60°C (selon les normes allemandes) : En France, nous appelons ça du pétrole pour lampes à pétrole ou pétrole lampant, disponible en rayon droguerie. Ce pétrole lampant est appelé « kérosène » aux Etats-unis et « paraffin » en Grande-Bretagne (Extrait : Metronius ).

5. Convergence avec la lampe à pression

Dans le cadre d’un évènement impliquant une rupture de normalité localisée ou globale, il y a de forte probabilité que les approvisionnements soient inopérant ou dysfonctionnelle. Pour cette raison, le choix d’une solution polyvalente ou celui d’un carburant “universel”, donc courant et disponible reste une des meilleures stratégies, alternative face aux bonbonnes de gaz.

Autant le besoins de lumière peut-être maintenu avec de l’énergie électrique, autant il sera compliqué voir impossible de développer une résilience thermique avec de l’électricité. Gardez à l’esprit une stratégie “plan B” (Ceinture et bretelles) et envisagez comme d’habitude le plan Deux c’est un et un c’est rien (cf.: Les éclairages d’appoint et d’urgence ).

 

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Il est donc important d’avoir une stratégie cohérente avec les différents appareils nécessitant un approvisionnement en combustible. Pour ma part, le choix essence, pétrole, gasoil et kérosène me semble le plus pertinent. Dans ce cas précis, mes deux appareils à pression sont donc capable de fonctionner avec de l’essence sans plomb qui me semble être le combustible le plus courant.

6. Le rechargement gaz

Pour autant, je ne mets pas de côté la praticité du gaz dans bien des situations. Pour être plus résilient et surtout autonome en situation complexe, je considère qu’il est obligatoire d’acquérir des compétences en rechargement gaz (transvasement). Comme le rechargement de munitions, il est inévitable selon moi, de savoir recharger des bombonnes de gaz soi-même. Une bouteille de gaz butane de 13 Kg peut en effet permettre de recharger pas mal de bombonnes à valve anti-retour avec ou sans filetage. Pour cela, rien de plus simple, il faut disposer :

  • d’une bouteille de butane (13Kg),
  • d’une sangle pour pendre tête vers le bas la robinetterie de la bouteille de butane,
  • d’une lyre de rechargement (8€) Amazon,
  • [Option] d’un adaptateur pour valve non filetée Campingaz,
  • d’une balance pour faire le niveau de chargement au poids,
  • de l’eau dans un récipient pour tempérer la température lors de la recharge par temps chaud.

Lyre de rechargement gaz

7. Liens utiles

8. La playlist Youtube

Cet article a 3 commentaires

  1. Kilgore

    Salut,
    Super article qui tombe à point nommé puisque les moyens d’éclairage et de chauffage au combustible liquide sont dans mes projets. J’ai déjà une ou plusieurs solutions au gaz, ce qui me ferra une bonne solution complémentaire.

    Pour les lampes à essence, il faudrait voir si l’essence synthétique 4 temps vendue pour petit matériel agricole pourrait convenir. Elle semble brûler de manière très propre et, même si elle reste plus chère que l’essence sans plomb classique (4 à 5 euros le litre), est déjà conditionnée en bidons de 5 litres chez tous les vendeurs et réparateurs de d’outils thermiques.

  2. Dan

    J’ai adopté la Kelly kettle pour son côté pratique, même si un peu grosse. Pour ma petite famille, ici au Québec, où que l’on va on a toujours du bois et elle te chauffe de l’eau plus vite que notre bouilloire électrique. Petit casserole sur le dessus au besoin. Pas de carburant pas de souci.

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