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La corde, un outil élémentaire et incontournable ?

Faut-il considérer la corde comme un équipement essentiel à la survie ? A priori cela dépend principalement du contexte et de l’environnement d’évolution. On ne peut pas considérer la corde comme essentiel au contraire de la “cordelette” qui dans un kit de survie devra toujours être présente en quantité importante. Nul besoin de justifier la nécessité de la cordelette avec les dizaines d’usages essentiels que celle-ci couvrira. Cet article ne traitera pas de la cordelette, qui à elle seule nécessiterait aussi un gros dossier aussi.

Pour la corde, le rapport encombrement et poids face aux usages limite de facto la pertinence d’une corde dans un kit minimaliste de survie. Bien entendu sauf si votre activité l’impose, ou si vous stockez cette corde dans le coffre de votre voiture [voir article sur EDV].

Si votre activité d’évolution ou de travaux est en présence de reliefs, de bâtiments hauts, de ravins, de rivières, d’obstacles, voir d’arbres (…), vous considérerez que la présence d’une corde dans vos équipements sera essentielle. Oui, il y a pas mal de situations où la corde sera un outil incontournable. N’est’il pas vrai que les aventuriers que nous avons idéalisé sont presque toujours équipés d’une corde ?

Une corde pourquoi faire ?

  • Tracter, Treuiller, Gruter, Remorquer, Grappiner, Moufler,
  • Alpinisme, Escalade, Spéléo,
  • Travaux sur corde, élagage,
  • Ascension, Descente (rappel),
  • Passage d’obstacles, Franchissement, Tyrolienne,
  • Secours, Sauvetage, Évacuation…

Comme vous le voyez, il y a de quoi faire. Je considère que si la portabilité n’est pas un handicap à votre activité, la corde est un outil essentiel en raison de sa capacité à répondre à beaucoup d’usages spécifiques. La corde est donc un outil très polyvalent. Existe-t’il une solution simple pour m’en passer ? Non. Alors ?

Comment choisir une corde ?

Voilà une question qui d’un seul coup complique les choses. Oui il y a beaucoup de normes dans le domaine de la corde. Non une corde ne répond pas à toutes les situations. Les activités sur corde citées dans la section ci-dessus déterminent le choix de la corde. Mais avant d’évoquer les catégories de cordes, il faut intégrer quelques éléments de compréhension.

Spécificités corde

Le facteur de chute

C’est un indicateur de dureté de chute compris entre 0 et 2. Plus il est élevé plus la chute sera dure. Il se calcule en divisant la hauteur de chute à la longueur de corde utilisée et plus précisément la longueur engagée depuis le point d’arrêt (de fixation). Donc plus la corde est longue, plus sa capacité d’absorption est importante. Si je tombe de 2 mètres au dessus du point de fixation, ma chute sera de 4 mètres en tout. Donc :

Facteur de chute = 4m Hauteur / 2m de corde = 2 

Par contre, si la corde n’est pas fixée en point d’arrêt et quelle court en dégaine, il faut compter la longueur de corde jusqu’à son arrêt effectif (point d’ancrage). Par exemple, je tombe de 2 mètres au dessus d’une dégaine assurée 2 mètres plus bas, j’ai donc 4 mètres de corde et une chute de 2 mètres

Facteur de chute = 4m Hauteur / 4m de corde = 1 

Force de choc et facteur de chute – théorie [PETZL]

La corde dynamique

Une corde d’escalade ou d’alpinisme par exemple, répond presque exclusivement à ces activités de part sa conception et son élasticité particulière (dynamique). La contrainte d’amortissement des chutes étant sa principale particularité, cette corde ne répondra qu’à très peu d’usage que l’alpinisme ou l’escalade. C’est une corde peu polyvalente et ne répondant pas à mes critères d’élection d’un outil essentiel et polyvalent.

La norme EN 892 pour les cordes dynamiques en escalade

La norme EN 892 est spécifique aux cordes dynamiques gainées. Elle permet de distinguer trois types de cordes :

  • la corde à simple (1) : le grimpeur monte avec un seul brin, par conséquent la corde se doit d’avoir un gros diamètre et une gaine épaisse de manière à être très résistante ; elle est préconisée pour des voies d’une longueur ou des voies de plusieurs longueurs ne nécessitant pas de descente en rappel
  • la corde à double (1/2) : le grimpeur monte avec deux brins mais seul un des brins est obligatoire pour les descentes en rappel en montagne ou sur les grandes voies de falaise
  • la corde jumelée (00) : le grimpeur monte avec deux brins qui doivent toujours être mousquetonnés ensemble car ils doivent toujours être utilisés en parallèle ; elle permet de faire des rappels notamment en grande voie montagne ; elle peut aussi être utilisée en randonnée

La corde à double et la corde jumelée possèdent, toutes les deux, deux brins. Mais la principale différence réside dans la manière de les utiliser : autant il est obligatoire d’encorder les deux brins ensemble pour la corde jumelée, autant les deux brins peuvent être encordés séparément ou ensemble pour la corde à double.

La corde à double permet une ascension à plusieurs : par exemple un leader et deux seconds. Dans ce cas, le leader doit s’encorder aux deux brins mais les seconds peuvent s’encorder chacun à un brin.

La norme apporte des exigences techniques quant à ces cordes :

  • la corde à simple doit résister à cinq chutes consécutives de facteur 1,77 avec une masse de 80 kg, sa force de choc maximale doit être de 12 kN
  • la corde à double doit résister à cinq chutes consécutives de facteur 1,77 avec une masse de 55kg, sa force de choc maximale doit être de 8 kN
  • la corde jumelée doit résister à cinq chutes consécutives de facteur 1,77 avec une masse de 80 kg, sa force de choc maximale doit être de 12 kN

Ces cordes dynamiques sont principalement utilisées en alpinisme et en escalade mais elles peuvent occasionnellement être utilisées pour les travaux en hauteur et pour les secours.

La corde semi-statique

Parfois à tord appelée corde statique, c’est une corde qui possède un faible allongement mais également un pouvoir dynamique réduit. Autrement dit, ce type de corde n’est pas conçue pour absorber une chute et ne sera utilisée ni en escalade ni en alpinisme. Ce type de corde est parfait pour la spéléologie, le canyoning et les travaux en hauteur, où la corde reste toujours en tension (descente en rappel, remontée sur corde, traction, tyrolienne, …). Si l’on reprend la liste des usages envisagés au début de l’article, on comprend que ce type de corde offre beaucoup de perspectives :

  • Tracter, Treuiller, Gruter, Remorquer, Grappiner, Moufler,
  • Alpinisme, Escalade, Spéléo,
  • Travaux sur corde, élagage,
  • Ascension, Descente (rappel),
  • Passage d’obstacles, Franchissement, Tyrolienne,
  • Secours, Sauvetage, Évacuation…

La norme EN 1891 pour les cordes semi-statiques 

La norme EN 1891 est très spécifique car elle ne s’applique qu’aux cordes semi-statiques tresséesgainées et comportant un coefficient d’allongement de 8,5 à 16 mm. Elle définit deux types de corde :

  • la corde de type A qui possède une résistance statique de 22 kN et peut supporter cinq chutes de facteur 1 avec une masse de 100 kg avant de se rompre
  • la corde de type B qui possède une résistance statique de 18 kN et peut supporter cinq chutes de facteur 1 avec une masse de 80 kg avant de se casser

Ces cordes permettent d’arrêter une chute de facteur 1. Il ne faut donc pas monter au-dessus du point d’ancrage de la corde. Elles sont à préconiser pour le travail en hauteur avec maintien au poste de travail, les sauvetages et la spéléologie.

La norme explique également quelles informations le fabricant doit fournir à propos des cordes (par exemple : le mode d’emploi) mais aussi les exigences relatives à ce type de corde et le marquage à apposer.

Les critères de choix ?

  • Le diamètre (compris entre 7 mm et 11 mm) : plus la corde est fine, plus elle est souple et légère par conséquent les petits diamètres sont réservés aux professionnels.
  • Le poids au mètre : il s’agit d’une information importante car le poids au mètre peut varier du simple au double selon le type de corde employée.
  • L’allongement dynamique : c’est la mesure de l’allongement de la corde lors de la première chute (elle ne doit pas dépasser 40 % lors de cette première chute), plus cette mesure est élevée, plus la corde est élastique (idéal en cas de chute) et plus cette mesure est basse, plus la corde sera résistante à l’usure (idéal pour les remontées sur corde)
  • La force de choc : il s’agit de la force maximale à laquelle une corde peut être soumise en cas de chute du grimpeur, cette mesure est théorique et permet de comparer les cordes d’une même gamme
    le nombre de chutes : c’est le nombre maximal de chutes que la corde peut supporter avant de se rompre (voir norme EN 1891 et norme EN 892).
  • Les traitements et technologies : la corde peut recevoir un traitement spécial afin d’augmenter ses capacités, par exemple un traitement thermique pour homogénéiser la corde ou la technologie Unicore (Béal) qui rend solidaire l’âme et la gaine de la corde.*

Mon choix de polyvalence

Même s’il est possible de disposer de plusieurs types de cordes, si je devais choisir une seule corde à emporter, quelle serait-elle ? C’est un choix assez complexe, mais j’opterais pour les critères suivant :

  • Corde semi-statique de type A d’un diamètre 10.5 mm pour être le plus compatible aux équipements en ma possession (voir plus bas dans équipements complémentaires).
  • La longueur idéale est un compromis entre types activités, techniques de cordage et un poids moyen.
  • Une bonne capacité à la rupture de charge.

Intervention 10.5 Béal

La corde Intervention 10.5 mm de marque Beal (destinées aux forces spéciales, groupes d’interventions, secours, sauvetages) est pour moi ma corde la plus polyvalente :

  • Longueur : 50m
  • Type A
  • Poids au mètre : 65g 3,250Kg pour 50m
  • Charge de rupture: 3000 daN
  • Conforme à la norme EN 1891

Les équipements complémentaires

Ce n’est pas le sujet de l’article et cela mériterait un article voir plusieurs supplémentaires, mais il faut faut considérer qu’une corde offre des perspectives augmentées dès lors qu’on lui associe certains équipements particuliers (J’ajoute à ma ToDo un article à ce sujet).

Dans mon cas, je dispose d’un équipement sommaire mais assez peu optimisé à ce jour pour répondre de manière la plus polyvalente possible. Il faut aussi considérer qu’il existe une quantité de techniques dites de fortune pour répondre à des besoins pour lequel on ne disposerait pas de l’équipement spécifique.

  • 2 Sm’D Twist-Lock – Petzl
  • 2 Sm’D Screw Lock – Petzl
  • 2 OK Triact-Lock – Petzl (Grand mousqueton)
  • 1 Omni screw lock MAVC – Petzl Mousqueton de baudrier spéléo
  • 1 Double longe Spelegyca – Petzl
  • 1 Croll L – Petzl (Bloqueur)
  • 1 Poignée Ascension – Petzl
  • 1 Footape II – Petzl (Pédalle d’ascension)
  • 1 Rollclip A – Petzl
  • 1 Descendeur Huit anti-brûlure – Petzl
  • 1 Descendeur Stop – Petzl
  • 1 Gants Cordex Plus – Petzl
  • 1 Poulie fixe – Petzl
  • 1 Baudrier de spéléo
  • 1 Grigri + – Petzl

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