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Ruée vers l’or et la peur

De vous à moi après 8 années d’existence et plus de 200 articles, il est temps de remettre les choses à plat. Depuis plusieurs années, le survivalisme et la résilience sont devenus des terrains fertiles pour le marketing, la monétisation, et parfois même la manipulation émotionnelle. Les contenus pullulent, les liens affiliés se multiplient, et les discours de « préparation à la fin du monde » servent souvent à écouler des produits, des kits, des publications.

Comme le souligne Bertrand Vidal, sociologue à l’université Paul-Valéry de Montpellier, le survivalisme est devenu un loisir récréatif pour les parvenus, une façon de se donner une posture d’élite en attendant la fin du monde.

Alors, posons la question simplement : Quelle est la position économique du blog La-resilience.fr ?

1. Cartographie simplifiée du business survivaliste

Cartographie simplifiée du business survivaliste

Le survivalisme francophone s’est fragmenté en plusieurs familles de producteurs de contenu, chacun poursuivant des objectifs très différents. Certains partagent des expériences de terrain, d’autres surfent sur la peur ou sur la fascination du chaos. Entre sincérité et opportunisme, la frontière est souvent brouillée.

Les marchands de peur utilisent la panique comme moteur économique. Leurs vidéos multiplient les annonces catastrophiques, les conseils d’urgence et les mots-clés anxiogènes. Leur modèle repose sur la formation payante, les abonnements premium ou les ventes croisées. La peur devient un produit de consommation.

Les influenceurs « lifestyle survivalistes » ont transformé la survie en décor « Instagramable ». Ils mettent en scène une nature soigneusement cadrée, propre et séduisante. Leurs revenus proviennent du placement de produits, des affiliations et du sponsoring. Ce survivalisme d’image flatte l’ego mais désert le réel.

Les pédagogues techniques transmettent des savoir-faire concrets. Ils forment, enseignent, publient et pratiquent. Leur modèle est plus légitime : il repose sur la compétence et l’expérience.

Les essayistes et penseurs, eux, placent la résilience sur un plan plus large. Ils questionnent le rapport au vivant, les logiques d’effondrement, la dépendance au système et la reconstruction du lien humain. Leurs supports sont les blogs, les revues indépendantes et parfois les livres.

Enfin, les opportunistes du business survivaliste recyclent et pompent ce qu’ils trouvent ailleurs, sans cohérence ni fond. Ce sont les assembleurs de peur, les bricoleurs d’opinion, les faiseurs d’audience. Leur discours se vide à mesure qu’il se répète.

2. Oui un blog sans modèle commercial

Il n’y en a pas. Le site La-resilience.fr est un espace de partage libre, non adossé à une entreprise et sans modèle économique caché. Le coût d’hébergement du site s’élève à 13,20 euros par mois, soit 158,40 euros par an, auxquels s’ajoutent des centaines d’heures consacrées à la rédaction, à la veille, à la documentation et à la structuration éditoriale. C’est un investissement personnel, pas une source de revenus.

3. Les affiliations et les partenariats

Les marques et boutiques comme Vevor, Manomano, Lyophilise&Co ou Olight recrutent régulièrement des créateurs de contenus via des plateformes d’affiliation telles qu’Awin ou Affilae […]. Ces systèmes permettent à un producteur de contenu de toucher une commission sur les ventes générées grâce à ses liens, à condition de disposer d’un statut d’entrepreneur déclaré.

Certaines marques, conscientes que de nombreux blogueurs n’ont pas ce statut, contournent la règle en offrant directement du matériel plutôt que de l’argent. Ce fut le cas pour le blog avec Olight, il y a quelques années, avant que je mette fin à ce partenariat.

Concernant Lyophilise&Co, excellente boutique au demeurant, je conserve encore quelques bannières ou liens historiques, mais le partenariat est terminé. Je ne souhaite pas créer un statut d’entreprise pour percevoir des commissions, car cela dénaturerait la vocation du projet.

4. Ce qui reste

Il reste quelques partenaires de confiance, pour lesquels je ne touche aucune aide financière, mais parfois du matériel utile à des retours expériences, choisi en cohérence avec la trajectoire éditoriale du site et les sujets abordés. Il reste aussi le programme Amazon Partenaire, dont les modestes gains sont convertis en chèques cadeaux, non en argent. Contribuant le plus souvent à l’achat d’un article à tester. C’est une compensation symbolique, pour un projet qui n’a jamais cherché à vivre de son audience.

Je comprends que vous ne souhaitiez pas cliquer sur des liens affiliés, et je respecte totalement ce choix. De mon côté, ces liens me permettent simplement de trouver un minimum de ressources économiques pour continuer à faire vivre le site et produire du contenu indépendant et de qualité.

5. La motivation ?

Avant de me ranger dans la case du « businessman du survivalisme », prenons un instant pour clarifier les choses. Ce ne sont ni quelques euros de commissions, ni quelques produits reçus, ni une quête de notoriété qui motivent La-resilience.fr. Ce blog existe pour penser, transmettre et documenter la résilience, pas pour la vendre. C’est une démarche personnelle, indépendante et libre de tout conflit d’intérêt.

Le blog s’inscrit dans une démarche d’observation, d’analyse et de transmission désintéressée. Il ne cherche pas à vendre la peur ni à enjoliver la nature, mais à comprendre ce que signifie être autonome, lucide et humain dans un monde en tension permanente.

Sa ligne éditoriale repose sur trois principes :

    • le partage d’expérience réelle et vérifiable,
    • la clarté des propos sans dramatisation,
    • et la liberté de ton face aux modes, aux dogmes et aux marchands.

Le site défend une approche de la résilience enracinée dans le réel. Il valorise, la compétence et le sens de la mesure, à rebours de la mise en scène et des modèles lucratifs. Il s’adresse à un public qui préfère comprendre plutôt que consommer, et qui perçoit la résilience non comme une marque mais comme une démarche de vie.

6. Une position à contre-courant

Dans un environnement saturé par les « formations ultimes », les « kits premium » et les « influenceurs de la fin du monde », La-resilience.fr prend une position rare : celle du contenu non marchand, sincère et cohérent. Ici, l’or ne se trouve pas dans les liens affiliés, mais dans le temps investi à réfléchir, à écrire et à comprendre le monde. C’est peut-être moins rentable, mais c’est plus intègre.

Le survivalisme est devenu un spectacle, une vitrine d’ego et de commerce. Pendant que certains comptent leurs vues, d’autres comptent leurs heures passées à construire, réparer, apprendre. À La-resilience.fr, on ne vend pas la peur, on la démonte.

Cette publication a un commentaire

  1. Arnaud

    Clarification utile tellement les sites en toc pullulent.
    Surtout ceux qui cachent les affiliations.

    Bravo pour le travail effectué qui est vraiment utile pour progresser et comprendre.

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