J’ai lu il y a quelques jours le livre “Survivalisme – Etes-vous prêts pour la fin du monde” de “Bertrand Vidal“. Après quelques pages, j’ai bien cru devoir me résigner à ne pas comprendre le propos de l’auteur. La construction de ce livre est assez singulière en cela, que le début du livre est à charge des survivalistes, avec une succession d’affirmations pas forcement flatteuses. Un enchaînement d’effets “Wow”, une cascade donnant une vision catégorique et simpliste d’entrée de jeu.
Il faut pour mieux accepter les propos prendre le recul nécessaire et vouloir savoir où l’auteur veut en venir. Ce livre est une thèse, et comme on le sait, une thèse est une “proposition ou théorie qu’on tient pour vraie et qu’on s’engage à défendre par des arguments” (Dixit Wikipedia). Que l’on tient pour vraie, nous permet donc de ne pas être en accord, afin de lire le livre plus loin encore.
Ce livre est une somme de références impressionnantes et un inventaire se voulant probablement exhaustif. Les points de vues tiers (d’autres auteurs) sont assez intéressant et permettent de tracer les influences, les sources et peut-être l’origine d’un mouvement en mutation aux multiples branches et transformations.
Je ne suis pas familier de la collapsologie et du Teotwawki, je ne développe pas de certitudes catastrophiques, je ne suis pas angoissé. Je ne suis donc pas un “survivaliste” selon la définition de Bernard Vidal mais un prepper (ah bon). Il me semble que ce livre résonne uniquement sur ce leitmotiv, un surf quasi permanent sur le Teotwawki (“the end of the world as we know it”). Alors que je m’intéresse et que j’apprécie beaucoup de centres d’intérêts survivalistes, je dois me résigner selon l’auteur à n’être qu’un prepper. Prepper qui semble plus proche de son cœur à priori…
Vincent, Fabien, Maria, Vol West, Rafaële, Piero, Emeric (…) sont les témoins contemporain de son enquête et de citations choisies au gré des chapitres. Ce livre délivre les récits d’expériences vécues mais de manière trop ciblées.
Survivalistes, Néo-survivalistes, Preppers, 0.1%ers, résistants, résilients, isolationnistes, zadistes, bobos, écologistes, décroissants (…) tous les forks sont listés, mais seuls les survivalistes restent à l’esprit.
Le syndrome de Cassandre serait en chaque survivaliste. Convaincu et enthousiaste que la prophétie de fin du monde arrivera bientôt, le survivaliste semble supérieur dans son habit de fourmi. Les cigales et les zombies n’ont qu’à bien se tenir car ils sont là et eux survivront.
Attention, là ça pique : Le bouquet final est assez provocateur je trouve. On comprend à ce moment que l’auteur définit le survivalisme comme loisir récréatif de parvenus.
Ce livre s’adresse finalement à qui ?
Si ce n’est ceux qu’il décrit qui le lisent, qui va s’intéresser à cet ouvrage en dehors d’une poignet de curieux ou de confrères ?
Je suis néanmoins satisfait de l’avoir lu car je confirme qu’il est difficile de faire le profilage de personnes résolument impliquées dans une démarche de gestion des risques, probablement lucide et responsable.
Je m’appelle Sébastien. Sans jugement ou catégorisation, je ne m’identifie pas plus particulièrement aux « Survivalistes », « Preppers », « Décroissant », (…) qui ont cependant le mérite de mettre en lumière des sujets et connaissances malgré tout. Je me reconnais plutôt comme un « Résilient ». En tant que père de famille, je développe une approche modéré, structurée et éducative avec une forte envie d’apprendre et transmettre. En savoir plus.