Journée de crise avec le réseau Meshtastic

C’est une matinée de tempête historique : des vents à plus de 100 km/h, des inondations localisées, et la ville partiellement privée d’électricité. Le GSM est saturé, les antennes 4G tombent les unes après les autres, et Internet fluctue dangereusement. Pourtant, à travers ce chaos, un réseau Meshtastic continue de battre, invisible mais essentiel, comme le cœur d’un organisme vivant.

1️⃣ Normalité – le réseau discret mais actif

À 8h, Julie, responsable d’une équipe de coordination locale, tape un message sur son node mobile : “Check des équipes sur le terrain.” Instantanément, son message circule dans le mesh local, sécurisé et chiffré sur un canal privé. Aucun observateur extérieur ne peut y accéder.

• Nodes mobiles : portables, alimentés par batterie Li-ion 18650, portée typique de 1 à 5 km selon obstacles. Transportent positions GPS, alertes, messages textuels et même petits paquets de données capteurs.
• Nodes fixes : installés sur toits, mats ou bâtiments, équipés de panneaux solaires et d’antennes LoRa accordées étendent la portée à une dizaines de kilomètres. Ils gèrent plusieurs canaux simultanément : un privé pour les groupes/équipes, un public pour la population, et un flux capteurs de données environnementales par exemple.
• Nodes capteurs : déployés, ils transmettent discrètement température, niveau d’eau et mouvements inhabituels, alimentant le flux de renseignement continu offrant une maitrise du territoire local.

Même en pleine normalité, le réseau Meshtastic n’est pas un simple outil de confort : il offre une couche de résilience, de confidentialité et de sécurité, indépendante des messageries commerciales ou des infrastructures GSM.

2️⃣ Presque-normalité – le réseau sous tension

À 10h, la tempête s’intensifie : des quartiers entiers perdent le courant, et plusieurs antennes GSM s’effondrent sous la force du vent. Le réseau mobile classique est saturé, mais le mesh local tient bon.

• Les nodes mobiles continuent de relayer les informations entre équipes dispersées.
• Les passerelles SMS deviennent essentielles : elles convertissent les messages du mesh en SMS et les envoient aux autorités et aux familles.
• Un modem satellite Swarm capte sporadiquement le réseau pour transmettre les messages critiques hors de la zone touchée.
• Les nodes fixes sur les toits prolongent la couverture du mesh, maintenant le lien entre équipes situées à plusieurs kilomètres.

Dans ce contexte, le réseau fonctionne comme un filet de survie numérique : le canal privé transporte les messages critiques et la coordination des secours, tandis qu’un canal général permet aux informations moins urgentes de circuler et d’informer la population.

3️⃣ Rupture de normalité – le réseau autonome et multivecteurs

À 14h, la catastrophe atteint son apogée : le GSM est mort, Internet inexistant, et la ville isolée. Les équipes se déplacent au milieu des rues inondées et des débris. C’est ici que le réseau Meshtastic révèle toute sa puissance.

• Nodes mobiles
  • Les secouristes et habitants échangent directement positions, alertes et messages vitaux via leurs nodes portables.
  • Les flux critiques passent sur le canal privé, garantissant une coordination sans interférence.

• Nodes fixes
  • Ils forment l’ossature du réseau, maintenant la continuité entre quartiers coupés, villages isolés et points stratégiques.
  • Grâce à des antennes LoRa (libérées des pollutions/bruit GSM – 900MHz)  et une alimentation solaire, ils peuvent couvrir jusqu’à 20-30 km, même en terrain difficile.

• Nodes capteurs
  • Capteurs de crue, feu ou mouvements continuent d’envoyer des données en temps réel sur le canal “crise”.
  • Les alertes automatiques déclenchent des réponses immédiates, même si tout autre réseau est hors service.

• Nodes aériens / relais temporaires
  • Un drone déployé au-dessus de la ville devient un node aérien : il crée une bulle de couverture de plusieurs kilomètres, relayant les messages entre quartiers isolés et nodes fixes.
  • Des ballons relais ou véhicules peuvent être ajoutés pour renforcer le maillage et fournir une redondance critique.

• Passerelles multi vecteurs

Les messages critiques peuvent désormais emprunter plusieurs vecteurs simultanément :

• • Radiocommunication analogique pour la liaison VHF/UHF avec les équipes éloignées.
  • Packet radio via AX.25, KISS/TNC, pour le transport de messages structurés et télémétrie.
  • APRS, pour la localisation et la diffusion de messages courts via réseaux radioamateurs ou libres.
  • TMS (Transmission de Messages Simples) pour les alertes rapides.
  • Reticulum, pour rebondir sur des nodes numériques distribués, sécurisés et chiffrés, garantissant que l’information atteint même les zones hors portée directe.

Chaque message vital circule, même si certains vecteurs échouent. Les flux prioritaires passent sur le canal privé, protégeant la coordination et les informations critiques, tandis que les flux publics informent la population et maintiennent la communication globale.

🔑 Conclusion

Tout au long de cette journée de crise, le réseau Meshtastic se transforme et s’adapte en offrant le support de proximité aux infrastructures plus lourdes qui se mettent en place :

• Normalité → confort, confidentialité, indépendance des infrastructures commerciales.
• Presque-normalité → continuité via SMS, satellites et relais fixes.
• Rupture de normalité → autonomie complète, résilience maximale, interopérabilité multivecteurs, permettant à chaque message vital de trouver sa route, même au milieu du chaos.

Dans ce scénario, Meshtastic n’est pas simplement un outil technique : c’est un organisme vivant, capable de ressentir la perturbation, de réagir et de maintenir la communication lorsque tout le reste s’effondre. Chaque node, chaque canal, chaque passerelle contribue à une symphonie de résilience, où l’information vit et survit, peu importe la tempête.

Journée de crise avec le réseau Meshtastic

 Meshtastic – un réseau autonome et résilient [1/4]
Découverte du projet, ses fondements et ce qu’il apporte en termes de résilience.
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 Meshtastic vs Gaulix [4/4]
Le match amical entre le projet international et son alternative française : forces, limites, perspectives.

Le Résilient

Je m’appelle Sébastien. Sans jugement ou catégorisation, je ne m’identifie pas plus particulièrement aux « Survivalistes », « Preppers », « Décroissant », (…) qui ont cependant le mérite de mettre en lumière des sujets et connaissances malgré tout. Je me reconnais plutôt comme un « Résilient ». En tant que père de famille, je développe une approche modéré, structurée et éducative avec une forte envie d’apprendre et transmettre. En savoir plus.