C’est décidé, je me mets aux rechargements. Voici une rétrospective pour partager ma démarche et mon intérêt pour le rechargement de munitions. Cela fait maintenant plus d’un an que mon intérêt pour le rechargement ne fait que se développer. Forums, vidéos, magazines et livres ont construit ma décision, et m’ont donnée les connaissances fondamentales permettant de passer à la concrétisation de ce projet. Il y a plus de trente ans, on m’a initié au rechargement du 38 spécial avec une presse mono-station. Considérons donc que je suis un débutant et que mes choix seront donc dictés en conséquence.
Nous allons durant quelques articles décomposer ma démarche de débutant en partant de la réflexion amont, jusqu’à la fabrication de munitions rechargées. Les différents rechargements évoqués seront les cartouches canons rayés et lises pour armes semi-automatique en calibre 9 mm, .223 et calibre 12. Il va de soi que plusieurs articles vont développer les différentes étapes de la réalisation et la justification de ma démarche personnelle (Adaptée à mon profil de tireur sportif). Je décomposerai donc en étapes le choix des équipements, les raisons de ces choix, le processus de rechargement choisi et les résultats en cible avec les calibres en question..
1. Pourquoi ai-je choisi de recharger mes munitions ?
Bien entendu si vous faites partie des tireurs occasionnels, et que vous consommez moins de 1000 munitions par an, le rechargement n’aura pas la même valeur économique qu’un tireur limité par les quotas réglementaires. Mon propos n’est pas basé sur la valeur économique uniquement. Il me semble qu’être moins dépendant du marché est un avantage considérable. Si nous ajoutons à cela que la technicité nécessaire offre la possibilité d’optimiser les charges pour votre arme/canon et pour des usages spécifiques, je trouve que le rechargement apporte plus qu’un avantage économique. Pour synthétiser les avantages sont :
- Le coût,
- Les capacités annuels sans acheter d’autres armes.
- Plus autonomie et de résilience face aux ruptures de stocks et l’inflations,
- Obtenir de meilleures performances et connaissances avec ces armes.
- L’intérêts techniques des connaissances balistiques et la passion.
En tant que tireur sportif “assidu” (Presque toutes les semaines de l’année), je suis limité par les quotas réglementaire. 2000 munitions par arme et par an c’est peu pour certaines de mes armes. Une séance de tir à 50 munitions est pour moi frustrante et insuffisante. 100 unités est le minimum par session. Je pratique une à deux sessions de tir par semaine. En comptant 40 semaines (sur 52 par an). Il faut donc 100 à 200 munitions par semaine, pour 40 semaines sur 52 par an. De facto il me faudra 4000 à 8000 munitions maximum par an. Je tire le plus couramment du 9 mm et du .223 dans un ratio 1 tiers / 2 tiers. Donc pour 4000 munitions c’est environ 1300 x 9 mm et 2700 x .223. Soit j’adapte mon organisation à 2000 x 9 mm et 2000 x .223 pour correspondre aux quotas par arme, soit je fais l’acquisition d’une autre arme dans le calibre .223 pour pouvoir disposer de plus de munitions dans ce calibre. Plus simplement, je me mets au rechargement.
Certains évoquerons le temps imparti aux rechargements, et la cadence de fabrication à l’heure (Ex.: 500 munitions à l’heure). Ce n’est pas dans mon cas un critère essentiel, car je cherche un compromis coût/performance et pas seulement un aspect quantitatif. Je considère qu’un débutant devrait s’attarder avant tout à l’aspect qualitatif de son rechargement, et non pas à sa cadence de fabrication. Attention la cadence de production est un critère déterminant lors du choix des équipements, mais ce critère sera approfondi lors d’un prochain article.
Combien cela va me coûter ?
Il faut noter que les données utilisées pour effectuer les calculs sont des prix de références au moment de la publication. Il faut aussi considérer le choix personnel des composants qui ne sont pas nécessairement les premiers prix. Le résultat est donc le mien et pas forcement le votre. Il va de soi aussi que le temps utile aux opérations de rechargement n’est pas compté.
Munitions manufacturées
Sans compter l’augmentation perpétuelle des munitions manufacturées, et utilisant 100% du quota réglementaire par arme, cela correspond dans mon cas à 480€ par an pour le 9 mm (115gr) et presque 1000€ en .223 (55gr à 62gr) [Prix moyen en 2021]. Disons que mon budget annuel de munitions manufacturées est de 1500€ minimum par an.
Une séance à 50 munitions .233 en 55gr c’est 23€ (Sellier&Bellot) au moins cher. Une séance à 100 munitions c’est donc le double 46€. De plus cette munition manufacturée n’est pas exceptionnelle avec une dispersion des groupements trop importante (1 à 2 MOA). Cette munition est donc de mon point de vue plus adaptée à des séances de tir rapide à courte portée (gong à 25-50 m), qu’a une séance de précision. Même résultat avec les “Geco FMJ 55gr”… Je considère que mon canon attend au moins des ogives à 62gr pour obtenir de bonnes performances. Mon canon .223 a un twist de 1:7 et les groupements sont en moyenne à 1/2 MOA avec du 62 gr GGG.
Munitions rechargées
Prenons l’exemple du calibre .223, qui est pour ma part la munitions la plus utilisées lors de mes séances de tir au stand. Voici synthétisé dans la capture les éléments de calcul économique (Poudre RS40 ou SP10, balles Partizan 62 gr FMJ BT, amorces CCI41).
Télécharger simulateur de rechargement ici
Le résultat est sans appel, pour le .223, un gain économique de 40% est envisageable après amortissement des équipements (Dans les conditions des éléments de calcul saisies dans ce simulateur). Avec 40 séances annuelles en .223, à raison de 100 munitions par séance (80 boites), la session coûtera 31.50€ (2 x 15.75€) au lieu de 46€ avec des munitions manufacturées. Il me faudra moins d’un an pour amortir les investissements.
Quelques sources utiles
La réglementation et le rechargement [UFA]
Augmentez votre précision grâce à un bon rechargement de vos cartouches
Je m’appelle Sébastien. Sans jugement ou catégorisation, je ne m’identifie pas plus particulièrement aux « Survivalistes », « Preppers », « Décroissant », (…) qui ont cependant le mérite de mettre en lumière des sujets et connaissances malgré tout. Je me reconnais plutôt comme un « Résilient ». En tant que père de famille, je développe une approche modéré, structurée et éducative avec une forte envie d’apprendre et transmettre. En savoir plus.
