You are currently viewing Kit numérique d’urgence d’un survivaliste

Kit numérique d’urgence d’un survivaliste

C’est un sujet complexe que nous allons traiter aujourd’hui. Pour commencer il faut contextualiser un peu les risques par la lecture de cet article : Réseaux de communication et Cyber-Résilience. C’est une préparation complexe car technique, et parce qu’il faut faire des choix en termes de développement de compétences. Le Kit numérique d’urgence d’un survivaliste n’est pas seulement une archive administrative de vos documents les plus essentiels. C’est un ensemble polyvalent de solutions pouvant offrir un maximum de perspectives après une rupture de normalité, impliquant aussi un dysfonctionnement des infrastructures de communication analogique et numérique.

Pour rappel, voici les objectifs fonctionnels auxquels il faudrait contribuer en situation de rupture de communication :

La voix

      • Mettre en œuvre des canaux de communications voix par radio pour augmenter le périmètre d’action territoriale.
      • Mettre en place un plan d’organisation et de déploiement des systèmes de communication (Rendez-vous horaires périodiques d’émission radio, rétablir ou déployer de relais de télécommunications, augmenter le périmètre d’exposition).
      • Mettre en relation, connecter un à plusieurs afin d’offrir des capacités de coordination et d’organisation.

La donnée (Data)

      • Préparer la mise en place de points d’informations publics numérique (services web non connectés à internet) tel que les fameux Bulletin Board System (BBS), qui pourront aussi vous servir de boite aux lettres mortes numérique s’il le fallait.
      • Mettre en place des réseaux de communication maillé dynamique et les déployer sur la plus grande emprise territoriale possible.
      • Déployer les espaces d’échanges, forum, groupes de discussions, messagerie, application pair-à-pair.
      • Déployer des bases de connaissances documentaires pour transmettre des solutions aux autres.
      • Interconnecter les réseaux maillé locaux entre eux pour étendre la toile cyber-résiliente.

Maintien opérationnel

      • Pourvoir aux besoins énergétiques des dispositifs de communications.
      • Administrer les solutions mises en œuvre.

Dans le cadre de la donnée, comme je l’évoquai dans un autre article La résilience numérique localisée, la Cyber-Résilience est une stratégie à plusieurs dimensions qui ne peut être solutionnée par une simple clé USB de données chiffrées, car il faut avoir accès à un ordinateur pour exploiter les données. Ces données sont donc sans utilité si vous ne savez vous connecter à un ordinateur.

Afin de vous sensibiliser à la nécessité d’une solution de secours, je vous propose les grandes lignes permettant de mettre en place une réflexion sur la préparation à la cyber-résilience.

Pour rappel, je me cite : Archiver, tracer, sécuriser et communiquer l’information (les données), c’est garantir la continuité du présent vers l’avenir dans une organisation de proximité immédiate ou étendue (rien que ça). Ces actions sont aujourd’hui en grande partie dématérialisées par l’informatique, et de facto exposées aux menaces numériques.

Serez-vous passif (j’ai une clé USB), ou serez-vous actif, et mettrez-vous en place une vraie réponse numérique en terme d’infrastructures mutualisées ?

Ce kit d’urgence numérique doit pouvoir répondre et contribuer à un plan de continuité numérique de la famille, du clan ou de la communauté si la situation de crise s’éternise. Pour cela le Kit numérique d’urgence d’un survivaliste doit permettre Archiver, tracer, sécuriser et communiquer les données (transférer).

1. Les fondamentaux de la cyber-résilience survivaliste

J’insiste sur la nécessité de lire le précédent article La résilience numérique localisée, pour mieux comprendre les enjeux de cette préparation. Le Kit numérique d’urgence d’un survivaliste est principalement axé sur les aspects Agilité et mobilité. Avec pour objectifs des capacités suivantes :

Connecter

      • Etre capable de concevoir un réseau informatique sur la base IP (Internet protocol) pour proposer une connectivité à des tiers numérique.
      • Etre capable de concevoir un réseau IP maillé pair à pair.
      • Etre capable de concevoir une connectivité point à point longue portée avec des technologies sans-fil.
      • Etre capable d’administrer et maintenir ces dispositifs.

Archiver et stocker

      • Etre capable d’embarquer un dispositif hébergeant des données numériques de manière fiable, robuste et mobile.
      • Etre capable d’administrer et maintenir ce dispositif d’hébergement de données.

Partager des données

      • Etre capable de partager une base de connaissances (KB: Knowledge Base) ou autres contenus comme par exemple une bibliothèque numérique.
      • Etre capable d’administrer et maintenir une base de connaissances.

Tracer et sécuriser les données

      • Etre capable de suivre et sécuriser l’accès aux données hébergées.
      • Etre capable de chiffrer les données hébergées.
      • Etre capable d’administrer et maintenir la sécurité des données.

2. Ma stratégie

Celle-ci est portée par mon expérience et expertise des petits systèmes embarqués. Une bonne expérience des systèmes et réseaux informatique me permettent de concevoir de petites plateformes à la compacité et aux performances suffisantes pour répondre aux spécifications fonctionnelles et à la portabilité attendue. J’assemble donc un ensemble de matériels et de logiciels pour répondre au mieux aux besoins d’une rupture de normalité numérique.

Il n’existe rien de minimaliste et fonctionnelle sur étagère. Il faut pour cela retrousser les manches et fabriquer par soi-même (DIY) cette solution. Je sais dès lors que certains ne finiront pas cet article par flemme d’apprendre un peu et se réfugieront vers une solution non optimisée et peu adaptée comme celle de l’ordinateur portable. C’est effectivement la voie de la simplicité, mais la plus énergivore aussi. Si cette voie est la votre je vous propose un unique conseil, supprimez le système Microsoft Windows en faveur d’une distribution Linux bien plus polyvalente. Si vous vous sentez largué, optez pour un système embarqué comme Tails.

Pour ma part si je devais exploiter cette piste, j’éviterai au moins les distributions aux interfaces graphiques trop gourmandes en ressources comme Ubuntu ou Mint, et je préférerai de simples distributions comme Debian ou Arch.

Remarque : Voici un super inventaire des risques numérique par la www.resilience-urbaine.com. Le titre stipule “comment” mais ne donne pas les réponses, c’est dommage : Comment éviter la surveillance numérique et la collecte de vos données sensibles

3. Le Kit numérique d’urgence d’un survivaliste

Mes choix techniques sont adaptés à mon niveau de compétences. Je n’ai pas de limite au niveau des technologies numériques, et pour cela, j’ai choisi mes outils en fonction de mes connaissances.

4. Recovery Raspberry Kit – Grid Kit – Cyberdeck

Il existe des projets très intéressants sur le net, basés la plupart du temps sur l’excellente plateforme ARM du Raspberry Pi (Comme de par Hazard). Des projets plus ou moins aboutis et plus ou moins complexes. Bien que ma solution soit toute aussi pertinente, je retiens que l’organisation des kits présentés sont nettement plus simple et mobile. Je n’ai pas encore eu le temps de m’y intéresser de près, mais j’aimerai trouver le temps de réaliser le suivant :

La description de cette vidéo propose le lien suivant qui n’est en fait qu’un fork du projet de Jay Doscher (Son Git) présent sur Back7.co. On peut aussi trouver sur Thingiverse le projet d’impression 3D du châssis intérieur de la PeliCase.

5. La playlist Youtube

6. Conclusion

J’ai bien conscience que beaucoup n’auront pas pu aller jusqu’à la conclusion, et qu’ils auront vomis toutes de leur ignorance sur le sujet bien avant. J’ai fait cet article, car certains me reprochent de ne pas être assez technique. J’ai par contre volontairement limité la profondeur technique pour ne pas vous mettre en PLS. Ce sujet est bien entendu un aperçu, une direction pour votre préparation, mais n’est pas évangile. Chacun devra donc aligner son degré de conscience pour chercher des tutoriels précis de préparation numérique adaptés à leur niveau.

Cet article a 6 commentaires

  1. Shankara

    Perso, j’ai eu beaucoup de problème avec les boitiers ArgonOne. Deux sont mort en moins d’un an. Retour SAV pour le premier, pour le deuxième j’ai eu la flemme. Je suis passé sur des boitiers Geekworm aluminium en refroidissement passif. Ça me suffit.

    1. Le Résilient

      C’est pas de chance car sur les six que j’utilise avec châssis SSD, je n’ai eu aucun problème depuis plus d’un an.

  2. Pingus

    Pour la partie réseau, tu parles d’un réseau à l’échelle d’une habitation ou éventuellement d’un petit hameau (zone de couverture wifi) ou de bien plus grand ?

    Car dans le car d’un substitue à internet, il faudra recréer les infrastructures car tout ce qui est existant sera down aussi bien en software qu’en harware. Et là, çà fait quand même un peu beaucoup de boulot à abattre.

  3. Phil

    Largué en quelques lignes, j’ai dans la poche ma clé USB, mon leatherman wave à la ceinture, et je viens d’acheter un baofeng uv5r que j’essaie de domestiquer, grâce a vous.
    A la grâce de Dieu

  4. Jean-Philippe

    Avec les Bullets 2 ou 5Ghz j’ai pu réaliser des portées à plus de 10 Km, 22 Km pour une avec 150mbps.
    Il y a aussi d’autres matériels chez Ubiquiti pour faire du point à point ( parabole) et ensuite faire du multipoint en omnidirectionnel jusqu’à 3 Km ( par contre dans certaines situations, même 500m, ca a été compliqué)
    on s’est fait avoir au tout début : installation en février, nickel, 300 Mbps entre antennes. A la posse des feuilles d’arbres, réseau 5Ghz out..

    expériences sur un réseau composé de 220 antennes : association qui a fonctionné 10 ans, stoppée en décembre 2021. Le but était de connecter à l’internet des zones blanches. il a fallu 10 ans pour que les personnes aient enfin l’adsl +/20 Mbps, les derniers sont passés directement à la fibre 🙂

Laisser un commentaire