You are currently viewing Techniques de productions potagères hors-sol

Techniques de productions potagères hors-sol

Les techniques hors-sol de productions potagères sont mal connues du jardinier lambda et du public de manière générale. Les avantages de ces techniques alternatives sont bien souvent mal comprises. Il faut pour comprendre l’intérêt des techniques hors-sol, être à la base un jardinier expérimenté et ouvert. J’insisterais sur le manque d’ouverture et l’esprit étriqué d’un certain nombre. Oui, aujourd’hui, si tu ne parles pas de permaculture, il semblerait que tu n’ais rien compris… Je vais donc dans cet article naviguer à contre courant de cette mode sociétale, et vous démontrer que cette manière de penser n’est pas vraiment pragmatique. Vous allez je l’espère le comprendre, il est stupide d’opposer les cultures hors-sol à la permaculture dans une démarche de résilience alimentaire. Je ne suis pas pour ma part un ayatollah de planète Gaïa. Et vous comprendrez mon raisonnement. Je vous laisse avec cet article découvrir ces techniques de productions hors-sol.

Il faut manger pour vivre en non pas vivre pour manger.

Pourquoi les techniques hors-sol sont mal perçues du public ? Et bien c’est parce que ces techniques sont toujours associées à la production potagère “industrielle”. Car oui, il faut aussi parler de rendement, et d’efficience dans le cadre d’une production alimentaire. Qu’entendons-nous par hors-sol ? Tout simplement l’hydroponie et l’aquaponie. Nous expliquerons la différence plus loin dans l’article. Il va falloir ouvrir vos chakras.

Sans remettre en question la philosophie et le bio-rythme de la permaculture, il faut se poser d’autres questions que celles de la production traditionnelle en terre à toutes saisons. Pourquoi ? Simplement parce qu’il est très difficile de produire suffisamment de masse végétale pour une famille (disons 4 personnes) à l’année quelque soit la surface de culture. Pour rappel nous devons pour vivre sainement consommer 400 à 500g de fruits et légumes par jour et par personne. On comprend donc très vite que sauf à ne faire que cela tous les jours, vous obtiendrez rarement 30% de votre apport végétale frais journalier (donc hors technique de conservation). Si vous faites mieux sans énergie fossile et sans animal de trait, continuez de travailler des jours entiers 😉

De plus, si vous êtes contraint par la surface de culture, vous allez trouver rapidement la limite de votre autonomie alimentaire. Il faut donc ajouter d’autres capacités de production à votre résilience alimentaire, et augmenter la période de culture de votre production. La serre et la culture hors-sol peuvent vous aider à faire cela.

1. Les faits : Le rendement

Prenons la France comme climat de référence. Le climat dans notre pays, n’est pas le plus contraignant face aux températures extrêmes chaudes et froides. Il existe cependant des différences notables entre le nord et le sud de notre pays. Il existe aussi des différences thermiques amplifiées par l’altitude. Nous considérerons donc comme la normale une altitude inférieure à 1000 mètres (ce qui est déjà beaucoup en termes d’écart thermique jour/nuit). Au dessus de 1000 mètres il faudra nécessairement mettre en place un Walipini.

D’abord vous devez admettre, et cela malgré une opposition farouche à ce type de culture, que la production hors-sol des fruits et légumes sans bulbe est nettement plus rentable économiquement pour 5 raisons déterminantes :

      1. La production en serre est supérieure car les contraintes climatique sont mieux maitrisées durant les écarts thermiques des saisons froides.
      2. La masse potagère produite au mètre-carré (m²) offre un meilleur rendement de surface en raison d’une culture verticale.
      3. Pour une même masse potagère produite vous aurez besoin de bien moins d’eau qu’en cultivant en terre.
      4. Le temps de travail sera réduit par la simplicité, la verticalité et la proximité des cultures.
      5. L’accessibilité limité des nuisibles en raison de la barrière eau.

Le gros avantage des cultures hors-sol reste qu’il faut moins de surface et moins d’eau pour produire autant. Par exemple, il est possible avec une serre hydroponique ou aquaponique de 20-30 m² de produire près de 25 à 40% des apports alimentaire en masse potagère pour une famille de 4 personnes et cela 8 à 9 mois de l’année.

2. La bioponie et hydroponie organique

Culture hydroponique verticale

Dans un système hydroponique, les plantes sont nourries grâce à une solution riche en nutriments afin de les faire grandir. Lorsque l’eau est pauvre en nutriments, une solution additionnelle est ajoutée et le processus peut continuer ainsi jusqu’à ce qu’un niveau de croissance suffisant soit atteint. En hydroponie on doit ajouter constamment des engrais chimiques (ou bio pour la bioponie…). Source www.aquaponiefrance.com

3. L’aquaponie

Luxuriance Aquaponique

Il y a 1 700 ans, l’aquaponie existait chez les Aztèques qui ont développé en leur temps les chinampas, îles artificielles flottantes faites de boue sur lesquelles ils cultivaient surtout du maïs et des haricots.

chinampa aquaponie

Un système aquaponique reproduit un écosystème équilibré entre la culture hydroponique et l’aquaculture dans un environnement bien contrôlé. Un des composants est le lit de croissance dans lequel la végétation est cultivée à l’aide des nutriments et minéraux contenus dans l’eau du système. Vient ensuite un aquarium ou réservoir où les poissons sont cultivés. Les déjections de poissons après nitrification deviennent des nutriments naturels pour les végétaux. L’eau dépourvue d’éléments nutritifs est renvoyée dans le bac à poissons ce qui permet de la filtrer et donc aux poissons de survivre. Ce processus se répète indéfiniment, le seul intrant de cet écosystème est la nourriture des poissons. Source www.aquaponiefrance.com

Aquaponie procédé

Dans un système aquaponique [sur un principe de permaculture] nous nous efforçons de réduire au maximum la production de déchets. Que ce soit dans la culture en pleine terre où en hors-sol, les bactéries bénéfiques sont importantes pour convertir l’ammoniac en nitrites puis en nitrates pour les plantes. Ce procédé naturel convertit les déjections en nourriture organique pour les plantes. Pour que cela se produise, il est important pour les bactéries d’avoir le maximum de surface de biologique possible.

4. Conclusion

J’ai bien conscience que cet article se projette à l’extrême opposé des Perma-dogmes de la “bien-pensance” Française. Alors je suis désolé de décevoir, mais en terme de stratégie alimentaire il faut être pragmatique. Pour autant, je ne suis pas favorable exclusivement à la culture hors-sol. En effet, il n’est pas possible de cultiver tous les végétaux en suspension dans l’eau (mince alors, les patates !). Je vous propose pour cela de maintenir en place votre culture traditionnelle et d’expérimenter poc a poc les techniques hors-sol. Vous deviendrez érudit en nutriments, vous maitriserez chaque cycle végétal de la croissance à la sénescence, et vous récolterez de magnifique salades, fraises et tomates.

Laisser un commentaire