Quand on parle de ressources alimentaires de terrain, on pense souvent potager, conserves et autonomie locale. Mais sur le terrain, lors d’une marche prolongée, d’un bivouac ou d’une situation d’évacuation, les priorités changent. On cherche avant tout des ressources légères, compactes et énergétiques.
C’est dans ce contexte que les solutions alimentaires techniques entrent en scène : lyophilisés industriels, plats déshydratés faits maison, rations militaires, MRE et repas autochauffants. Chaque catégorie répond à une logique différente, avec ses avantages, ses limites et sa pertinence selon le contexte.
🧭 Sommaire
1. Les lyophilisés industriels : entre praticité, durée et goût
Les plats lyophilisés s’imposent souvent comme la solution miracle : légers, complets et faciles à préparer. Une simple rasade d’eau chaude, quelques minutes d’attente, et le repas reprend vie. Mais derrière cette simplicité se cache un univers plus complexe qu’il n’y paraît : procédés industriels variés, durées de conservation inégales, écarts de goût marqués et tarifs qui vont du simple au triple.
Ce qui fait la différence : technique et conception
Un plat lyophilisé, c’est avant tout un produit déshydraté par sublimation : l’eau est extraite à très basse température sous vide, sans cuisson. Cela préserve les nutriments, le goût et la texture. En pratique, plusieurs paramètres font toute la différence :
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- L’humidité résiduelle : en dessous de 2 %, la stabilité est optimale ; au-delà, le risque d’oxydation augmente.
- La teneur en lipides : plus un plat contient de graisses (sauces, viandes grasses), plus sa durée de vie diminue.
- Le conditionnement : les meilleurs emballages sont aluminisés, scellés hermétiquement et équipés d’un absorbeur d’oxygène ou remplis sous atmosphère azotée.
- La recette : plus elle est simple (féculent + légume), mieux elle vieillit. Les sauces riches raccourcissent la durée.
- La température de stockage : une pièce fraîche et stable (15 à 18 °C) multiplie par deux la durée réelle.
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Ces détails expliquent pourquoi certaines marques affichent une DLC/DLUO de deux ans quand d’autres promettent trente ans de stabilité.
Decathlon (Forclaz) : pour la rotation régulière
Chez Decathlon, la logique est claire : proposer des repas énergétiques accessibles pour les randonneurs et bivouaqueurs réguliers. Les plats Forclaz affichent en moyenne 550 à 700 kcal par portion, pour un poids sec d’environ 120 g. La durée de conservation se limite à deux à trois ans, ce qui traduit un choix assumé : un produit pensé pour la rotation, pas pour l’archivage. C’est honnête, simple et efficace si l’on consomme et remplace son stock régulièrement. Côté goût, c’est fonctionnel : ni fade ni gastronomique, mais on s’en contente volontiers après une journée de marche.
Usage idéal : randonneur, kit de repli en rotation annuelle, réserve « vivante ».
LyoFood : le plaisir gustatif avant tout
À l’autre bout du spectre, LyoFood met l’accent sur la saveur et la qualité des ingrédients. Les recettes sont cuisinées avant lyophilisation, ce qui restitue une texture plus naturelle à la réhydratation. On tourne autour de 550 à 750 kcal par repas pour 100 à 130 g de produit sec, avec une DLUO de quatre à cinq ans. C’est la marque qui séduit les amateurs de goût : curry de lentilles, risotto aux champignons, pâtes au pesto… On retrouve presque le plaisir d’un vrai repas chaud. Le revers : un prix plus élevé, autour de 10 € le sachet.
Usage idéal : trek exigeant, expédition ou repli prolongé où le moral compte autant que les calories.
Real Turmat : le compromis scandinave
Les Norvégiens de Real Turmat ont trouvé un équilibre remarquable : goût correct, densité énergétique élevée (jusqu’à 800 kcal par sachet) et durée de conservation de cinq ans. C’est une gamme éprouvée sur les expéditions polaires et les missions militaires nordiques. Les plats sont consistants, réconfortants et faciles à digérer. Moins « gourmets » que LyoFood, mais plus denses en énergie.
Usage idéal : longue randonnée, expédition hivernale, ou stock familial moyen terme.
Trek’n Eat : la fiabilité européenne
Positionné entre le randonneur averti et l’expédition, Trek’n Eat propose des recettes simples mais robustes : environ 600 à 700 kcal par repas, durée de cinq ans, bon équilibre goût/poids. Les saveurs restent neutres et supportables sur le long terme. On ne s’en lasse pas trop, même après plusieurs jours de suite. C’est souvent la marque choisie par ceux qui veulent un stock mixte : rotation et autonomie.
Usage idéal : alimentation de base en trek, ou stockage rationnel de trois à cinq ans.
Tactical Foodpack : robuste, longue durée et orienté survie
Pensé pour les militaires et la survie, Tactical Foodpack mise sur la robustesse et la longévité : jusqu’à huit ans annoncés. Les portions sont généreuses (de 700 à 900 kcal), souvent riches en protéines et en graisses pour les situations de terrain intensives. Côté goût, c’est plus rustique : ragoûts, pâtes, plats en sauce. Certains adorent, d’autres trouvent cela un peu salé. Mais c’est une valeur sûre pour le stockage longue durée. Le packaging Mylar est d’excellente qualité.
Usage idéal : stock de résilience, mission de terrain ou cache de longue durée.
Mountain House : le champion du stockage
Aux États-Unis, Mountain House est une institution. Certains lots affichent une garantie de trente ans ! C’est la marque de référence pour les « preppers » et les stocks d’urgence familiaux. Les plats sont souvent typés « cuisine américaine » (mac & cheese, chili, poulet au riz), avec une moyenne de 500 à 700 kcal. L’emballage est exemplaire : scellé, aluminisé, atmosphère contrôlée. Le goût reste correct même après dix ans — test à l’appui.
Usage idéal : stockage d’urgence, réserves de longue durée, base d’approvisionnement familiale.
En résumé
| Marque | Durée | Énergie / portion | Goût | Usage principal |
|---|---|---|---|---|
| Decathlon (Forclaz) | 2–3 ans | 550–700 kcal | Neutre, basique | Rotation active |
| LyoFood | 4–5 ans | 550–750 kcal | Excellent | Trek exigeant |
| Real Turmat | 5 ans | 700–800 kcal | Bon | Longue rando / expé |
| Trek’n Eat | 5 ans | 600–700 kcal | Correct | Stock mixte |
| Tactical Foodpack | 8 ans | 700–900 kcal | Rustique | Longue durée / survie |
| Mountain House | 30 ans | 500–700 kcal | Stable, US style | Stock familial / urgence |
D’autres marques existent
Le marché du lyophilisé est aujourd’hui incroyablement vaste. Il serait illusoire de toutes les présenter ou de les placer sur un pied d’égalité. Certaines marques se distinguent par le goût, d’autres par la densité énergétique ou la qualité nutritionnelle, et d’autres encore par un excellent rapport prix/portion.
Les marques que j’ai mises en avant plus tôt représentent des choix stratégiques, pensés pour leur fiabilité, leur accessibilité et leur cohérence gustative. Mais le panorama complet est plus large, et de nombreuses autres marques existent, qui peuvent être pertinentes selon l’usage envisagé. Les évoquer ici permet de comprendre pourquoi elles ne figurent pas parmi mes “références terrain”, sans pour autant les écarter complètement : chacune répond à des besoins ou contextes spécifiques, parfois très différents de ceux que nous ciblons dans le reste de l’article.
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- Summit to Eat : Une marque britannique bien implantée, très présente sur le marché outdoor. Les plats sont corrects, mais leur intérêt reste limité : recettes simples, portions souvent modestes (autour de 500–600 kcal), et une texture finale un peu fade. Bon pour une randonnée occasionnelle, moins pertinent dans une logique de réserve longue durée.
- Be Well Expedition Food : Conçue pour l’effort extrême, cette marque vise clairement les expéditions polaires ou désertiques. Les portions sont très énergétiques (jusqu’à 1 000 kcal), mais la composition penche souvent vers le gras et le sel. Efficace pour des besoins caloriques ponctuels, mais peu équilibré pour une consommation répétée. On est dans la performance brute, pas dans le plaisir gustatif.
- Real Field Meal : C’est la déclinaison “militaire” de Real Turmat, avec un cahier des charges axé sur la robustesse et la simplicité. Le goût y perd un peu, les recettes étant calibrées pour les armées et les secours. Difficilement accessible au grand public, elle reste surtout pertinente pour les organisations.
- Adventure Menu : Cette marque tchèque mérite d’être connue pour son approche hybride : plats stérilisés autochauffants et portions lyophilisées. L’idée est excellente, mais la qualité gustative reste inégale : certains plats sont remarquables, d’autres franchement plats. De plus, le conditionnement n’est pas toujours aussi durable qu’annoncé. Prometteur, mais encore perfectible.
- MX3 Aventure : Une marque française populaire, souvent présente dans les courses d’endurance et les raids multisports. Si les apports énergétiques sont bons (600 à 700 kcal par portion), le goût reste assez standardisé, souvent trop salé, avec une texture un peu lourde. Une option correcte, mais sans la finesse ni la constance de LyoFood ou Real Turmat.
- Voyager : Longtemps une référence française, Voyager a un peu perdu de son éclat. Les recettes datent, les textures sont moyennes, et les valeurs énergétiques oscillent entre 450 et 600 kcal, ce qui oblige souvent à doubler les portions pour un vrai repas d’effort. Reste une marque solide et abordable, mais qui gagnerait à se réinventer.
- Travellunch : Une pionnière allemande, présente depuis les années 1980. Produits robustes, faciles à trouver, mais avec un goût très industriel et une texture pâteuse. Les portions (environ 600 kcal) suffisent pour un repas, mais sans réel plaisir. C’est du fonctionnel, pas du gourmand.
- Firepot : Origine britannique, fabrication artisanale et ingrédients naturels : sur le papier, c’est presque parfait. En pratique, les prix sont élevés, la disponibilité en France faible, et les portions légèrement inférieures à la moyenne (400–550 kcal). Cela reste un excellent choix pour qui veut se faire plaisir occasionnellement, mais pas idéal pour du stockage massif.
- TentMeals : Approche minimaliste et végétale, pensée pour l’ultraléger. Les repas sont denses (jusqu’à 700 kcal pour 120 g secs), mais très simples : souvent des mélanges céréales + légumineuses, sans réelle complexité culinaire. Idéal pour la randonnée longue distance, beaucoup moins pour la variété gustative.
- Base Camp Food : En réalité, ce n’est pas une marque mais un distributeur anglais qui reconditionne sous plusieurs labels. Pas de ligne directrice propre ni de recettes originales ; c’est davantage un “hub” de marques existantes qu’un producteur identifiable.
- Blå Band : Marque suédoise connue des campeurs nordiques. Solide, nourrissante, mais très typée gustativement : sauces crémeuses, saveurs douces, et textures épaisses. Le public français y trouvera difficilement son compte, surtout pour des repas répétés. Une bonne curiosité, sans doute pas un incontournable.
- Expedition Foods : Très calorique (jusqu’à 1 000 kcal), cette marque cible les expéditions extrêmes. Le goût est secondaire, et la teneur en matières grasses très élevée. Pour une traversée du Groenland ? Oui. Pour une réserve familiale ? Non.
- Out Meals : Une marque suédoise orientée “tactical” et survie. Bonnes valeurs nutritionnelles, mais recettes très industrielles et prix élevés. Moins savoureux que Tactical Foodpack, qu’on a déjà évoqué.
- Forestia : Une exception dans ce panorama : Forestia ne fait pas du lyophilisé, mais du stérilisé sous vide. Goût excellent, texture proche d’un vrai plat cuisiné, mais poids plus élevé et durée de conservation limitée (3 à 5 ans). À privilégier pour les bivouacs courts, pas pour le stockage.
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2. Les déshydratés faits maison et le sous-vide artisanal
Faire ses propres déshydratés, c’est d’abord un choix de contrôle et de liberté. On décide de chaque ingrédient, de sa provenance, de la coupe et du séchage, et surtout on élimine souvent conservateurs et additifs que l’on retrouve dans les produits industriels.
Le processus est simple dans l’idée mais exige rigueur : les aliments sont tranchés, assaisonnés ou blanchis selon les besoins, puis séchés. On peut utiliser un four domestique, un déshydrateur dédié, ou même le soleil dans certaines conditions. Une fois secs, les aliments sont conditionnés sous vide ou dans des bocaux hermétiques, à l’abri de l’humidité et de la lumière.
Cependant, il faut garder en tête que la date limite de consommation est toujours incertaine : contrairement aux lyophilisés industriels, on ne peut pas garantir une conservation précise de plusieurs années. La durée de vie dépendra de la qualité du séchage, de la densité des aliments, de la rigueur du conditionnement et des conditions de stockage. Il s’agit donc plus d’une gestion prudente et d’un suivi régulier que d’une date figée sur un emballage.
Avantages principaux :
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- Adaptabilité : on choisit légumes, fruits, viandes, herbes selon ses goûts et besoins nutritionnels.
- Qualité nutritionnelle : la perte de vitamines est limitée comparée aux procédés industriels, surtout si le séchage est doux.
- Conservation : correctement conditionnés, ces aliments peuvent tenir 1 à 3 ans, parfois davantage.
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Inconvénients :
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- Investissement en temps et matériel : tranchage, séchage, sous-vide.
- Variabilité : le goût et la texture dépendent beaucoup de l’expérience et de l’humidité ambiante.
- Volume : les portions sont plus lourdes et encombrantes que des lyophilisés industriels.
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Valeur énergétique et pertinence
Les déshydratés maison peuvent être extrêmement caloriques et nutritifs, surtout si on mixe céréales, légumineuses et fruits secs. Par exemple :
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- Pommes déshydratées : 250 kcal pour 100 g secs
- Viande de bœuf séchée (jerky) : 300–400 kcal pour 100 g
- Mélanges noix + graines : 550–600 kcal pour 100 g
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Le gain énergétique par portion est souvent supérieur aux lyophilisés classiques, mais le poids reste plus élevé à transporter.
Mix & Match : la vraie force
L’avantage du fait maison, c’est qu’on peut composer ses propres rations. Exemple pratique :
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- Petit-déjeuner : flocons d’avoine + fruits séchés + noix
- Déjeuner : légumes déshydratés + protéines (jerky, tofu séché) + riz précuit sous vide
- Snack : mélange noix/graines + chips de fruits
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Ce type de mix & match permet de :
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- Ajuster les apports caloriques selon l’activité ou le terrain
- Varier les saveurs pour éviter la monotonie
- Optimiser le poids et le volume des repas pour le transport
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Le sous-vide artisanal : un complément indispensable
Une fois déshydraté, l’aliment reste sensible à l’humidité et à l’air. Le conditionnement sous-vide :
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- prolonge la durée de conservation
- maintient la texture croquante ou moelleuse selon l’aliment
- permet de stocker des portions adaptées (repas individuels, famille, expé)
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On peut aller plus loin avec un double conditionnement : sous-vide + sachet aluminium opaque pour la protection contre la lumière, ce qui assure une conservation optimale de 2 à 3 ans pour la plupart des denrées.
En résumé
Le déshydraté maison, associé au sous-vide artisanal, permet de créer ses propres rations adaptées à son goût, à ses besoins énergétiques et à son terrain. C’est une solution qui demande un peu de rigueur et de temps, mais qui offre un contrôle total sur la qualité et la composition, avec des calories au rendez-vous et une flexibilité qu’aucune marque industrielle ne peut égaler.
3. Les rations militaires : robustesse et efficacité éprouvée
Les rations militaires sont le matériau de base de toute alimentation de terrain. Elles ont été conçues pour des situations extrêmes comme : chaleur, froid, altitude, humidité, ou mobilité intensive. Leur objectif est simple : fournir une énergie fiable, un minimum de plaisir gustatif, et une conservation sans faille, souvent sur plusieurs années.
Caractéristiques techniques
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- Durée de vie : 3 à 5 ans en moyenne, selon le type de ration et le conditionnement.
- Apport énergétique : 1 200 à 1 500 kcal par repas, calibré pour fournir suffisamment de calories lors d’un effort soutenu.
- Composition : protéines, glucides, lipides équilibrés pour tenir plusieurs heures ou une journée complète sur le terrain.
- Format : sachets compacts, emballages hermétiques et résistants aux chocs et à l’humidité.
- Robustesse : conçues pour survivre au transport, aux variations de température et à des manipulations brutales.
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Rations selon les pays
Chaque armée a développé son propre style :
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- 🇫🇷 Ration de Combat Individuelle Rechauffable (RCIR) : environ 1,8 kg pour 3 500 kcal, trois repas complets avec plats cuisinés (cassoulet, lentilles-saucisses, couscous, etc.), biscuits vitaminés, café, confiture, accessoires (pastilles purifiantes, allumettes, lingettes…).
- 🇺🇸 MRE (Meal, Ready-to-Eat) : format individuel prêt à consommer, avec un système autochauffant. Goût souvent correct, mais lourd (500–600 g par repas).
- 🇩🇪 Einmannpackung (EPA) : plus simple, mais bien équilibrée, avec beaucoup de produits secs et barres énergétiques.
- 🇬🇧 ORP (Operational Ration Pack) : réputée pour sa variété (currys, pâtes, plats épicés) et ses snacks de qualité.
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Avantages
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- Fiabilité : on sait exactement ce que l’on a dans le pack, la densité énergétique et la durée de conservation sont garanties.
- Transport facile : compact, même si plus lourd que les lyophilisés ; parfait pour plusieurs jours de rationnement.
- Préparation minimale : souvent juste besoin d’eau ou réhydratation rapide.
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Limites
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- Goût : le plaisir gustatif est secondaire. Les repas sont corrects, mais standardisés et souvent un peu fades.
- Poids calorique fixe : on ne peut pas moduler facilement les portions.
- Moins flexible : difficile de créer ses propres combinaisons ou d’adapter les repas à ses goûts personnels.
- Déchets : beaucoup d’emballages, ce qui peut être contraignant en nature.
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En résumé
Les rations militaires sont un pilier pour la résilience et l’autonomie alimentaire. Elles combinent sécurité, robustesse et efficacité énergétique. Leur encombrement et poids restent raisonnables par rapport aux besoins caloriques, ce qui en fait une solution solide pour longues randonnées, expéditions ou situations où la fiabilité prime sur le goût. Elles constituent aussi une base parfaite si l’on souhaite ensuite mix & matcher avec des déshydratés maison ou des MRE pour varier plaisirs et apports.
4. Les MRE et repas autochauffants : confort et immédiateté
Les MRE (Meals Ready-to-Eat) et autres repas autochauffants sont l’évolution pratique des rations militaires. Si les rations classiques visent avant tout robustesse et efficacité énergétique, les MRE ajoutent une dimension de confort et de rapidité, idéale lorsque le temps ou les conditions ne permettent pas de cuisiner ou de réhydrater longtemps. Les ressources alimentaires de terrain
Caractéristiques techniques
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- Durée de vie : généralement 3 à 5 ans, similaire aux rations militaires, mais certains autochauffants peuvent perdre de leur efficacité au fil des années.
- Apport énergétique : 1 200 à 1 500 kcal par repas, comparable aux rations militaires.
- Système de chauffage intégré : le repas peut être consommé chaud sans source externe, grâce à une réaction chimique (généralement eau + sel + fer).
- Composition : plats cuisinés complets, souvent plus variés et élaborés que les rations classiques.
- Format : sachet ou boîte plus volumineux pour intégrer le chauffage, parfois plus lourd que les rations militaires classiques.
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Avantages
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- Immédiateté : repas prêt à consommer, chaud, sans matériel supplémentaire.
- Confort gustatif : sauces, légumes, desserts, et recettes plus élaborées qu’une ration militaire brute.
- Autonomie : parfait pour bivouacs rapides, interventions ou situations où le temps de préparation est limité.
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Limites
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- Encombrement et poids : plus volumineux et lourd qu’une ration militaire pure, surtout si l’on transporte plusieurs repas.
- Goût variable : certains plats sont excellents, d’autres plus standardisés. La qualité gustative peut varier selon le lot ou le fournisseur.
- Prix : plus cher qu’une ration classique ou un lyophilisé industriel.
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Distinction avec les rations militaires
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- Rations militaires : robustesse, durée de conservation et fiabilité énergétique avant tout, goût secondaire.
- MRE / autochauffants : ajout du confort et de l’immédiateté, souvent un meilleur goût, mais encombrement et poids plus élevés.
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En résumé
Les MRE et repas autochauffants sont une option pratique et agréable lorsque l’on veut manger chaud et complet sans matériel de cuisson. Ils complètent parfaitement les rations militaires pour les longues sorties, et permettent de créer des combinaisons adaptées avec des lyophilisés ou déshydratés maison pour optimiser mix & match, goût et apports caloriques selon les besoins.
5. Les ressources alimentaires de terrain – Conclusion et bilan
Après avoir exploré lyophilisés industriels, déshydratés maison, rations militaires et MRE, il est clair qu’aucune solution ne peut tout faire seule. La question centrale n’est pas seulement le goût ou les calories, mais comment chaque type de repas répond à un usage spécifique et combien de temps il peut être stocké en toute sécurité.
Usage léger et mobilité : lyophilisés industriels
Pour les sorties où le poids compte, les lyophilisés industriels sont imbattables. Léger, compact, prêt à l’emploi : vous pouvez stocker plusieurs années sans vous soucier de la conservation. Idéal pour la randonnée, l’expédition ou un stockage domestique où chaque gramme compte. Leur principal atout est la durabilité du stock et la fiabilité énergétique, même si le goût reste secondaire par rapport au plaisir culinaire.
Usage flexible et personnalisé : déshydratés maison
Le fait maison brille lorsque l’on cherche adaptabilité et contrôle. On choisit les ingrédients, on ajuste les portions, on compose ses propres repas. Mais la contrepartie est la durée de stockage incertaine : même sous vide, l’humidité ou une conservation maladroite peuvent réduire la durée de vie. Ces aliments sont parfaits pour varier les apports et optimiser le plaisir gustatif, mais ils nécessitent un suivi régulier et un renouvellement des stocks plus fréquent.
Usage durable et fiable : rations militaires
Les rations militaires sont les champions de la longévité et de la sécurité alimentaire. Quelques années dans un placard, elles restent efficaces et caloriques. Leur usage principal est le terrain exigeant : effort soutenu, conditions extrêmes, préparation minimale. Elles sont robustes, fiables, et permettent de bâtir un socle solide de stock durable, même si le goût est secondaire.
Usage immédiat et confort : MRE et repas autochauffants
Pour des besoins de repas chaud rapide et complet, les MRE ou repas autochauffants sont irremplaçables. Ils combinent calories et confort, mais leur encombrement et leur coût limitent la taille du stock. Idéal pour compléter un stock de rations ou pour des situations ponctuelles où la préparation n’est pas possible.
| Solution | Durée stock | Kcal/portion | Goût | Usage clé |
|---|---|---|---|---|
| Lyophilisés industriels | 2–30 ans | 500–800 | Basique à très bon | Mobilité, randonnée, rotation rapide |
| Déshydratés maison | 1–3 ans | 250–600+ | Très bon | Autonomie, contrôle qualité, plaisir gustatif |
| Rations militaires | 3–5 ans | 1 200–1 500 | Correct | Effort soutenu, situations extrêmes, fiabilité |
| MRE & autochauffants | 3–5 ans | 1 200–1 500 | Bon à très bon | Repas chaud immédiat, confort, interventions rapides |
Bilan stratégique
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- Durabilité du stock : rations militaires et lyophilisés industriels en tête.
- Flexibilité et plaisir : déshydratés maison et MRE pour compléter.
- Mix & Match optimal : combiner les solutions selon la durée de la mission, le poids que l’on peut transporter et le plaisir que l’on souhaite avoir.
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En résumé, construire son stock alimentaire ne consiste pas seulement à accumuler des calories. Il s’agit de choisir la bonne solution pour le bon usage, en équilibrant durabilité, flexibilité et plaisir, pour créer une autonomie réellement résiliente. Les ressources alimentaires de terrain
🥾 Note de terrain – mes préférences personnelles
Pour ma part, j’utilise beaucoup les lyophilisés industriels, notamment lors de sorties de plusieurs jours : légers, pratiques et fiables, ils permettent de couvrir les besoins caloriques sans alourdir le sac. J’apprécie aussi le fait maison, à base de semoule parfumée et épicée, agrémentée de produits séchés comme des légumes ou des protéines : c’est une vraie liberté, on maîtrise totalement les ingrédients et les saveurs, même si le conditionnement et la conservation demandent un peu de rigueur.
En revanche, je ne suis pas fan des MRE et repas autochauffants : leur poids et leur volume deviennent vite pénalisants lorsqu’on part 4 à 5 jours en autonomie alimentaire. Quant aux rations militaires, je n’ai pas d’expérience directe à partager, mais elles constituent certainement une base solide pour ceux qui recherchent robustesse et durabilité.
Avec le temps, j’ai affiné mes préférences : les œufs en poudre lyophilisé, combinés à un peu de viande séchée (Beef Jerky), d’oignon et de tomates fraiches, font un petit-déjeuner de champion.
Avant, j’utilisais du café lyophilisé au petit déjeuner ; maintenant que j’ai découvert Be Your Own Barista (certes pas donné mais deux tasses bien meilleures que les sticks de Nescafé), À moins d’emporter 200 g de plus pour une mini cafetière italienne en alu, je ne reviendrai plus en arrière pour assurer un réveil de bivouac réussi.
Le soir, une simple soupe Knorr ou Maggi apporte réconfort et chaleur au bivouac. Et pour les repas principaux, mes portions sous vide maison de semoule Tipiak parfum méditerranéen sont idéales pour composer ses mélanges soi-même, selon l’envie et la durée du séjour.
Mais j’avoue un sauciflard bien sec et du fromage pâte dure c’est carrément plus sympa.
Bonus vidéos

Je m’appelle Sébastien. Sans jugement ou catégorisation, je ne m’identifie pas plus particulièrement aux « Survivalistes », « Preppers », « Décroissant », (…) qui ont cependant le mérite de mettre en lumière des sujets et connaissances malgré tout. Je me reconnais plutôt comme un « Résilient ». En tant que père de famille, je développe une approche modéré, structurée et éducative avec une forte envie d’apprendre et transmettre. En savoir plus.









Encore un article ultra complet. Merci
Très complet merci.
Les rations mili sont utiles pour un repas complet sur une journée ou si le poids n’est pas un inconvénient. Riches, elles assurent vraiment leur rôle.
@Arnaud, j’en doute pas, mais comme j’utilise régulièrement ce que j’ai en stock tournant, et que mes activités outdoor demandent d’être léger, je n’ai jamais utilisé ces dernières.