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Bosnie-Herzégovine : La survie vécue et pas fantasmée

Une ville de 60 000 habitants. Plus d’un an sans eau, sans électricité, sans secours. Des familles livrées à elles-mêmes, encerclées, obligées d’apprendre à survivre jour après jour. C’est dans cet enfer que Selco Begović, habitant de Bosnie, a vécu ce que beaucoup n’imaginent qu’en théorie : la survie totale, brute, sans romantisme.

Bosnie-Herzégovine La survie vécue et pas fantasmée

How I survived a year of SHTF in 90s Bosnia ?

Je suis de Bosnie et, comme vous le savez, c’était l’enfer là-bas de 1992 à 1995. Pendant un an, j’ai vécu et survécu dans une ville de 60 000 habitants sans électricité, sans pétrole, sans eau courante, sans services traditionnels de distribution de nourriture et de consommables, et sans aucune organisation gouvernementale. Notre ville était encerclée par des forces armées pendant un an et, dans cette ville, c’était la merde. Nous n’avions ni police ni armée organisée ; il y avait des groupes armés, et ceux qui étaient armés défendaient leurs maisons et leurs familles.

Quand tout a commencé, certains d’entre nous étaient mieux préparés que d’autres, mais la plupart des familles voisines n’avaient de la nourriture que pour quelques jours. Certains d’entre nous avaient des pistolets, et très peu possédaient des AK47 et des fusils. Après un ou deux mois, les gangs ont commencé leur destruction : les hôpitaux, par exemple, se sont rapidement transformés en abattoirs. Les forces de police n’étaient plus présentes et l’absentéisme du personnel hospitalier dépassait 80 %.

J’ai eu de la chance, ma famille était nombreuse à cette époque (quinze membres dans une grande maison, six pistolets, trois AK47), et donc nous avons survécu… tout du moins la plupart d’entre nous. Les Américains balançaient des MRE (Meals Ready to Eat — rations de combat) tous les dix jours pour aider les villes encerclées comme la nôtre, mais ce n’était jamais assez. Quelques maisons avaient des petits potagers, mais la plupart n’en avaient pas.

Après trois mois, les premières rumeurs de décès par famine commençaient… mais aussi des décès par exposition au froid. Nous avons démonté toutes nos portes, l’encadrement des fenêtres des maisons abandonnées, notre parquet… et j’ai aussi brûlé la totalité de nos meubles pour nous tenir chaud. Beaucoup sont morts de maladies, surtout à cause de l’eau — deux membres de ma famille — nous buvions principalement l’eau de pluie, nous mangions du pigeon et même du rat. La monnaie est vite devenue de la merde. Nous faisions du troc ; pour une boîte de bœuf tu pouvais avoir une fille pour quelques heures, c’est dur, mais c’était la réalité, je me rappelle que la plupart des femmes qui vendaient leur corps étaient des mères désespérées. Armes à feu, munitions, bougies, briquets, antibiotiques, pétrole, piles et nourriture… on se battait comme des animaux pour ça. Dans une situation comme celle-là, tout change, et la plupart des gens deviennent des monstres… c’était moche.

La force était dans le nombre. Si vous étiez tout seul à vivre dans une maison, ce n’était qu’une question de temps avant d’être pillé et tué, peu importe si vous étiez armé. Moi et ma famille, nous sommes prêts maintenant ; je suis bien armé, j’ai un bon stock et je suis « éduqué ». Ce n’est pas important ce qui va se passer ; tremblement de terre, guerre, tsunami, extra-terrestres, terrorisme, pénurie, effondrement économique, émeute… l’important c’est que quelque chose va se passer. De mon expérience, vous ne pouvez pas survivre seul, la force est dans le nombre ; soyez proche de votre famille, préparez-vous avec elle, choisissez vos amis sagement et préparez-vous avec eux aussi.

Comment vous déplaciez-vous en sécurité ?

La ville était divisée en communautés de rues. Dans ma rue (15–20 maisons) nous avons organisé des patrouilles (cinq hommes armés chaque soir) pour garder un œil sur les gangs et les ennemis. On troquait entre nous dans la rue. À cinq kilomètres il y avait une rue très organisée pour le troc, mais c’était trop dangereux de s’y rendre pendant la journée à cause des tireurs d’élite. En plus on avait plus de chance de se faire dépouiller là-bas que de troquer, et je n’y suis allé que deux fois, et seulement quand j’avais vraiment besoin de quelque chose de particulier et d’important (il parle principalement ici de médicaments, et notamment d’antibiotiques).

Personne n’utilisait les voitures en ville parce que les routes étaient bloquées par des débris ou d’autres voitures abandonnées, et le pétrole valait de l’or. Si je devais aller quelque part c’était de nuit. Ne jamais se déplacer seul, mais jamais en groupe important non plus (deux ou trois hommes peut-être). Toujours armé, très vite, et toujours dans les ombres à travers les ruines, jamais dans les rues.

Il y avait beaucoup de bandes organisées, dix, quinze personnes, parfois cinquante, mais il y avait aussi des gens comme toi et moi, des pères, des grands-pères, des gens bien avant la merde, qui maintenant tuaient et pillaient. Il n’y avait pas vraiment de bons et de méchants ; la plupart étaient entre les deux, prêts à tout, au bon comme au moins bon.

Et le bois ? Il me semble qu’il y a beaucoup de forêts autour de ta ville, pourquoi avez-vous brûlé vos meubles et vos portes ?

Autour de ma ville il n’y a pas beaucoup de bois. Ma ville était une très belle ville, elle ressemblait à n’importe quelle autre ville avec ses cinémas, ses restaurants, ses écoles, son aéroport, ses centres culturels. Nous avions des arbres dans la ville, des parcs et des arbres fruitiers, mais tous les arbres ont été brûlés en moins de deux mois. Quand tu n’as pas d’électricité pour préparer la nourriture et te chauffer, tu brûles ce que tu as sous la main : tes meubles, tes portes, ton parquet, et ce bois-là brûle vite. Nous n’avions pas de banlieue ni de fermiers. Dans les banlieues c’était l’ennemi et nous étions encerclés. Et dans la ville, tu ne savais pas qui était ton ennemi.

Quelles sortes de savoir-faire as-tu utilisées durant cette période ?

Tu peux imaginer que d’une certaine manière c’est le retour à l’âge de pierre. Par exemple, j’avais une bouteille de gaz. Mais je ne l’utilisais pas pour faire chauffer ou préparer notre nourriture, c’était trop précieux. Je l’ai bidouillée pour pouvoir y attacher un tuyau pour recharger les briquets. Les briquets, ça n’a pas de prix. Une personne m’amenait un briquet vide, je le rechargeais, et je prenais une boîte de conserve ou une bougie en échange, par exemple. J’espère que tu comprends mon exemple. Aussi, je suis infirmier. Dans ces conditions, mes connaissances étaient mon argent. Soyez éduqués et entraînés : durant un tel effondrement, tes connaissances valent de l’or si tu sais réparer certaines choses. Les objets et les stocks vont disparaître un jour, c’est inévitable, mais tes connaissances peuvent être ta nourriture. Je veux dire, apprends à réparer les choses : les chaussures ou les gens. Par exemple, mon voisin savait faire du pétrole pour les lampes ; il n’a jamais eu faim.

Si tu avais trois mois pour te préparer aujourd’hui, qu’est-ce que tu ferais ?

Si j’avais trois mois pour me préparer ? Hmmm… fuir à l’étranger ? (blague).

Aujourd’hui, j’ai conscience que les choses peuvent s’aggraver très, très rapidement. J’ai de la nourriture, des produits pour l’hygiène, de l’énergie, etc., un approvisionnement de six mois. Je vis en appartement avec une bonne sécurité. J’ai une maison avec un abri dans un village à cinq kilomètres de mon appartement et, dans cette maison, j’ai encore six mois d’approvisionnement. Ce village est une toute petite communauté, la plupart des habitants sont préparés ; ils ont appris avec la guerre.

J’ai quatre armes à feu différentes avec deux mille munitions chacune. J’ai un bon jardin avec la maison et des connaissances en jardinage. Aussi, j’ai un don maintenant pour sentir la merde ; tu sais, quand tout le monde autour de toi dit que tout va bien mais que toi tu sais qu’en fait tout va s’effondrer. Je pense que j’ai la force de faire tout ce que je dois faire pour survivre et protéger ma famille, parce que quand tout s’effondre, sois sûr que si tu n’as rien, tu vas faire des choses qui ne sont pas très jolies pour sauver tes gosses ; tu veux juste survivre avec ta famille.

Survivre seul, aucune chance, c’est mon opinion ; peu importe si tu es armé et préparé, au final si tu es seul tu vas mourir, je l’ai vu plein de fois. Des groupes et des familles avec énormément de préparation et de connaissances variées, c’est le mieux.

Quel matériel devrions-nous stocker ?

Ça dépend. Si tu veux survivre comme un voleur, la seule chose dont tu as besoin c’est des armes et beaucoup de munitions. À part des munitions, de la nourriture, du matériel pour l’hygiène et de l’énergie (piles, etc.), tu veux te pencher sur des petites choses faciles à troquer : couteaux, briquets, savon, pierres à feu. Aussi, beaucoup d’alcool, le genre qui se garde longtemps, comme du whisky par exemple, la marque n’est pas importante, ça peut être le truc le moins cher possible, mais c’est très bien pour le troc dans les moments difficiles.

Le manque d’hygiène a fait beaucoup de morts. Tu vas avoir besoin de choses très simples mais en quantités importantes, comme énormément de sacs poubelle, je veux dire énormément, et beaucoup de duct tape. Des assiettes et des gobelets en plastique ou en carton… tu vas en avoir besoin beaucoup ; je sais, parce que nous n’en avions pas du tout. Mon opinion est que le matériel pour l’hygiène est peut-être encore plus important que la nourriture. Tu peux facilement tuer un pigeon ou trouver quelques plantes à te mettre sous la dent, mais tu ne peux pas trouver du désinfectant pour les mains par exemple. Plein de produits pour nettoyer et désinfecter, beaucoup de savon, de la Javel, des gants, des masques… tout ce qui est jetable. Aussi, un entraînement dans les premiers secours, apprendre à nettoyer une plaie, une brûlure ou même une blessure par balle, car il n’y a pas d’hôpital ; même si tu trouves un médecin quelque part, il n’aura pas de médicaments ou tu n’auras rien pour le payer. Apprendre à utiliser les antibiotiques et en avoir beaucoup.

Pour les armes il faut rester simple. Maintenant je porte un Glock .45 parce que j’aime bien, mais ce n’est pas un calibre répandu ici, donc j’ai aussi deux pistolets TT 7,62 mm russes cachés, parce que tout le monde a cette arme ici et beaucoup de munitions. J’aime pas les Kalashnikov, mais c’est pareil, tout le monde en a une. Il faut avoir des choses petites et discrètes. C’est bien d’avoir un générateur par exemple, mais c’est mieux d’avoir mille briquets BIC. Le générateur, dans une situation merdique, va attirer l’attention ; mille briquets ne prennent pas de place, c’est pas cher, et tu peux toujours les troquer pour quelque chose. Pour l’eau, la plupart du temps on récupérait l’eau de pluie dans quatre gros tonneaux, après on la portait à ébullition. On avait aussi une rivière pas loin, mais l’eau est vite devenue trop polluée. Le matériel pour l’eau est très important : il faut des tonneaux, des seaux et des récipients pour stocker et transporter l’eau.

Est-ce que l’or et l’argent métal t’ont aidé ?

Oui. Personnellement, j’ai échangé tout mon or pour des munitions. Parfois on arrivait à utiliser de la monnaie (marks et dollars) pour acheter certaines choses, mais ces occasions étaient rares et le prix était toujours exorbitant ; par exemple, une boîte de haricots valait 30–40 $. La monnaie courante s’est très vite effondrée. Simplement, on troquait quelque chose pour autre chose.

Est-ce que le sel avait de la valeur ?

Oui, mais pas autant que le café ou les cigarettes. J’avais beaucoup d’alcool et je l’ai troqué sans problème. La consommation d’alcool était plus de dix fois supérieure qu’en temps normal. Maintenant, c’est probablement mieux de stocker des cigarettes, des briquets et des piles pour le troc parce que ça prend moins de place. Je n’étais pas un prepper à l’époque, on n’a pas eu le temps de se préparer ; quelques jours avant que la merde atterrisse dans le ventilateur, les politiciens à la télé répétaient que tout allait bien. Quand le ciel nous est tombé sur la tête, on a juste pris ce qu’on pouvait.

Est-ce que ça a été difficile d’obtenir une arme à feu durant l’événement et qu’est-ce que vous avez pu troquer pour les armes et les munitions ?

Après la guerre, chaque maison avait une arme. La police a réquisitionné pas mal d’armes au début de la guerre, mais la plupart des gens ont caché leurs armes quelque part. J’ai une arme légale (licence) et les autorités ont une loi qui s’appelle « collection temporaire ». Dans une situation de trouble (émeutes par exemple), le gouvernement a le droit de confisquer temporairement toutes les armes ; donc tu gardes ça en tête. Tu sais, il y a des gens qui ont une arme légale, mais ceux qui ont des armes légales ont aussi des armes illégales cachées quelque part, juste au cas où il y aurait une confiscation. Si tu as de bonnes choses à troquer, ce n’est pas compliqué de trouver une arme pendant une situation difficile, mais ce qu’il faut savoir, c’est que les premiers jours sont les plus dangereux en termes de chaos et de panique, et que peut-être que tu ne vas pas avoir le temps de trouver une arme pour défendre ta famille. Ne pas être armé durant la panique, le chaos et les émeutes… c’est pas bien.

Dans mon cas, à un moment un homme avait besoin d’une batterie de voiture pour sa radio, et il avait des fusils ; j’ai troqué la batterie pour deux fusils. Pour les munitions, parfois je troquais des munitions pour de la nourriture, et quelques semaines plus tard de la nourriture pour des munitions. Par contre, je ne faisais jamais de troc chez moi et jamais en quantités importantes. Très peu de voisins savaient combien de choses j’avais chez moi. Le truc, c’est de stocker le plus possible en rapport avec l’espace et l’argent, et après, suivant la situation, tu vois ce qui est le plus demandé. Correction : munitions et armes auront toujours la première place pour moi, mais qui sait, numéro deux c’est peut-être des masques à gaz avec des filtres.

Et la sécurité ?

La défense était très primitive. Encore une fois, nous n’étions pas prêts et nous avons utilisé ce que nous pouvions. Les fenêtres étaient cassées, les toits étaient en piteux état à cause des bombardements. Toutes les fenêtres étaient bloquées avec quelque chose : sacs de sable, pierres. J’ai bloqué ma porte de jardin avec des débris et j’utilisais une échelle en aluminium pour passer au-dessus du mur ; quand je revenais chez moi, j’appelais quelqu’un pour qu’il me passe l’échelle. Un mec dans notre rue a complètement barricadé sa maison. Il a fait un trou dans un mur connecté à la maison de son voisin qui était en ruine, une entrée secrète.

Ça va paraître étrange, mais toutes les maisons les plus sécurisées ont été pillées et détruites en premier. On avait de belles maisons dans mon quartier, avec des murs, des chiens, des alarmes et des barres de fer aux fenêtres. Les foules ont attaqué ces maisons en premier ; certaines étaient défendues et ont tenu, d’autres non, ça dépendait du nombre d’armes et de bras à l’intérieur. Je pense que la sécurité c’est important, mais il faut la garder d’un profil bas ; oublie les alarmes par exemple. Si tu vis en ville et que la merde arrive, tu vas avoir besoin d’un endroit simple et sobre, avec beaucoup d’armes et de munitions. Combien de munitions ? Le plus possible. Il faut garder ton domicile le plus inintéressant possible. Aujourd’hui ma porte est en acier pour des raisons de sécurité, mais seulement pour me sauvegarder de la première vague de chaos ; après ça, je pars retrouver un groupe plus important (famille et amis) à la campagne.

À la maison, on a eu des situations pendant la guerre, pas besoin de rentrer dans les détails ; on a toujours eu plus de puissance de feu et le mur en brique. Aussi, on avait toujours quelqu’un qui surveillait la rue ; une bonne organisation au cas où les gangs viennent est primordiale. Il y avait toujours des coups de feu en ville. Encore une fois, la défense de notre périmètre était très primitive : toutes les issues étaient barricadées, avec juste de petites ouvertures pour les fusils, et toujours au minimum cinq membres de la famille à l’intérieur prêts à se battre, et une personne dans la rue, cachée. Pour éviter les tireurs d’élite, on restait à la maison toute la journée. Dans les premiers temps, les faibles meurent et les autres se battent. Il n’y avait presque personne dans les rues durant la journée à cause des tireurs d’élite ; la ligne de défense était extrêmement rapprochée. Beaucoup sont morts parce qu’ils voulaient aller se renseigner sur la situation par exemple ; c’est très important, il faut se rappeler que nous n’avions pas d’informations, pas de radio, pas de télé, rien, juste des rumeurs. Il n’y avait pas d’armée organisée, mais nous étions tous des soldats. On était forcé. Tout le monde portait une arme et essayait de se protéger.

Dans la ville, tu ne veux pas porter de truc de qualité parce que quelqu’un va te tuer et te prendre tes affaires. Tu ne veux même pas avoir un beau fusil et attirer l’attention. Si c’est la merde demain, je veux rester sobre et ressembler à tout le monde dehors, peureux, désespéré, confus, et peut-être que je vais crier et pleurer un peu. Pas de vêtements chics ; je ne vais pas sortir avec mes super habits tactiques tout neufs et crier « je suis là, vous êtes tous morts maintenant les méchants ! ». Je vais rester profil bas, lourdement armé et bien préparé en attendant et en évaluant mes options, avec mon meilleur ami ou mon frère à mes côtés. Ça n’a pas d’importance d’avoir une super sécurité ou un super fusil ; si les gens voient qu’ils devraient probablement te voler, que tu es rentable, ils vont te voler. C’est seulement une question de temps et de combien de bras et d’armes vont être de la partie.

Quelle était ta situation avec les toilettes ?

On utilisait une pelle et n’importe quel bout de terre à proximité de la maison ; ça a l’air sale, mais c’était sale. On se lavait avec l’eau de pluie récupérée ou à la rivière, mais la plupart du temps c’était trop dangereux. On n’avait pas de papier hygiénique et même si j’en avais je le troquais. C’était une sale situation.

Si je peux te donner un conseil, en premier il faut avoir des armes et des munitions, après tout le reste, et je veux dire tout ; ça dépend de la place que tu as et de ton budget, bien sûr. Si tu oublies quelque chose, ce n’est pas grave, il y aura toujours quelqu’un pour troquer, mais si tu oublies les armes et les munitions, tu ne pourras pas avoir accès au troc. Aussi, je ne vois pas les grandes familles comme plus de bouches à nourrir, je vois les grandes familles comme plus d’armes et plus de forces ; après, c’est dans la nature des gens de s’adapter.

Et les soins pour les gens malades ou blessés ?

Les blessures étaient principalement des blessures par balles. Sans les spécialistes et tout le reste, si la victime avait la chance de trouver un docteur quelque part, il avait 30 % de chance de s’en sortir. C’était pas comme dans les films, les gens mouraient ; beaucoup sont morts de petites blessures infectées. J’avais des antibiotiques pour trois ou quatre traitements, bien sûr, seulement pour ma famille. Des choses très bêtes tuaient les gens. Une simple diarrhée est capable de te tuer en quelques jours sans les médicaments et l’hydratation nécessaires, surtout les enfants. On a eu beaucoup de maladies de la peau et des empoisonnements alimentaires ; on ne pouvait pas faire grand-chose. On faisait beaucoup avec les plantes locales et l’alcool, et pour le court terme ça allait, mais sur le long terme c’était horrible. L’hygiène est primordiale et avoir le plus de médicaments possible, surtout les antibiotiques, est essentiel.

Bosnie-Herzégovine La survie vécue et pas fantasmée

La vidéo

Dans cette vidéo, Selco Begovic partage son expérience personnelle de survie pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine dans les années 90. Pendant un an, sa ville a été assiégée, privant les habitants d’électricité, de carburant, d’eau courante et de nourriture. Il décrit la violence absolue qui régnait, où la survie impliquait parfois de recourir à des actes violents pour se protéger. Selco insiste sur l’importance de s’adapter au mode de survie, mettant de côté les sentiments et la morale pour faire face à des situations extrêmes. Il raconte la désorganisation totale de la société, où chacun se battait pour sa propre survie et celle de sa famille. Finalement, il souligne l’importance de la préparation, de la solidarité familiale et de l’entourage pour survivre à de telles épreuves (Source : Le récit de Selco Begovic: Vivre au cœur d’un siège urbain).

The Dark Secrets of SHTF Survival: The Brutal Truth About Violence, Death, & Mayhem You Must Know to Survive

 

Cette publication a un commentaire

  1. Arnaud

    Ça remet les idées en place…..

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